Death Note 1 & 2 (Ennui - Rassemblement)
Light Yagami est le fils de Soichiro Yagami, un officier de la police japonaise. Surdoué et brillant étudiant, Light ramasse un jour un carnet trouvé dans la rue, qui va changer sa vie. Une fois en possession du carnet, Light découvre qu’il peut voir et discuter avec Ryuk, un dieu de la mort, qui lui explique que le carnet est un "death note" et qu’il suffit d’écrire dans ce carnet le nom d’une personne en pensant à son visage, pour qu’elle décède dans un délai de 40 secondes d’une crise cardiaque. Light décide alors de se servir du carnet pour débarrasser le mondes de tous les criminels... mais son action ne passe pas inaperçue et le police démarre une enquête pour trouver celui qu’elle appelle "Kira". Light ayant étendu ses exécutions au monde entier, la direction de l’enqûete est confiée à un certain "L", qui a la réputation d’être le meilleur détective de la planète. Très vite, L parvient à trouver dans quelle région se trouve "Kira". Mais Light réagit pour brouiller les pisters. Entre les deux, une lutte à distance s’engage...
Death Note, c’est 12 tomes mais aussi un animé de 37 épisodes, trois films "live" et depuis 2015 une série télévisée ! Cela donne une idée du phénomène Death Note au Japon... un phénomèn amplement mérité, car Death Note fait partie de ce qui se fait de mieux en matière de manga.
Et cela commence dès les toutes premières pages, avec l’irruption de cet étonnant Dieu de la Mort, Ryuk, à la fois effrayant et sympathique, observateur ambigü des actes entrepris par Light et mentor qui va lui apprendre peu à peu les différentes règles qui régissent l’utilisation du Death Note par les humains.
Cela peut sembler simple au début, puisqu’il suffit d’écrire le nom d’une personne en pensant à son visage, pour qu’elle décède au bout de 40 secondes d’une crise cardiaque. Mais peu à peu, Ryuk va révéler à Light d’autres règles qui vont lui donner davantage de possibilités... mais aussi lui compliquer la vie !
C’est ainsi qu’on découvre dans ces deux premiers tomes que :
si les circonstances de la mort n’est pas précisée, la cause par défaut est un arrêt cardiaque au bout de 40 secondes, mais qu’il est possible de décrire la cause de la mort avant l’expiration de ce délai et donc de déterminer le comportement des victimes avant leur mort.
les conditions de la mort décrites dans le Death Note ne peuvent se réaliser que si elles sont physiquement possible et réalisables par la victime
Une personne peut mettre fin à ses jours en utilisant le Death Note.
Dès lors que le Death Note tombe dans le monde des humains, il appartient à celui qui le trouve.
un dieu de la mort n’est pas immortel et peut rallonger sa vie en écrivant des noms d’humains dans le Death Note
le détenteur d’un Death Note peut obtenir un œil de dieu de la mort, lui permettant de connaître le nom et la durée de vie restante de celui ou celle qu’elle regarde, en échange de la moitié du temps qui lui reste à vivre.
Tout cela est évidemment fascinant, d’autant plus que l’auteur utiise chacune de ces règles dans le scénario... et en exploite surtout chaque faille, un peu à l’image de ce que faisait [Asimov-103] avec ses fameuses "trois lois de la robotique".
C’est là qu’on quitte le domaine du fantastique pour entrer dans celui du thriller psychologique. Car pour faire face aux incroyables capacités déductives de L, Light va tenter d’utiliser toutes les capacités du Death Note pour tenter de brouiller les pistes... du coup, la lutte entre les deux va tourner à la partie d’échecs, chacun tentant de deviner ce que pense l’autre, ce que va être son prochain coup, pour mieux le contrer.
Habilement, l’auteur nous montre ausi bien ce que pense Light, qui partage la plupart de ses pensées avec Ryuk, que ce que pense L . C’est ce qui fait l’intérêt de Death Note... et c’est ce qui rend sa lecture assez longue car, à la différence de nombreux mangas, celui-ci comprend de très nombreux et très longs dialogues. Mieux vaut d’ailleurs rester concentré sur sa lecture et ne pas l’interrompre si on veut comprendre toutes les subtilités de ce scénario remarquable !
Car on n’a jamais fait mieux en la matière, que ce soit dans un épisode de Columbo, de Dexter, entre Sherlock Holmes et Moriarty, ou encore entre Hannibal Lecter et Clarice Starling ou Will Graham*. Le seul regret qu’on puisse avoir, en termes de crédibilité et de réalisme, tient à l’âge de L, car on imagine mal dans la "vraie vie" qu’un individu visiblement à peine sorti de l’adolescence puisse prendre la direction d’une telle enquête d’ampleur internationale ! Mais on n’en voudra pas à l’auteur, qui a écrit Death Note pour un public d’adolescents et de jeunes adultes.
Pour le reste, son intrigue est d’une rare intelligence... et on imagine bien que ce n’est qu’un début, qu’on n’est pas au bout de nos surprises concernant le Death Note. On suivra également avec attention l’évolution du "héros" de la saga, Light, qui déjà a commencé à éliminer des innocents qui auraient pu aider L à découvrir son identité et qui semble bien décidé à devenir le dieu du nouveau monde qu’il a entrepris de créer, ce qui constitue un autre aspect psychologique de la saga... et une autre bonne raison de lire la suite !
* héros respectifs du Silence des Agneaux et de 6ème Sens.