L’Île Infernale T1 & T2
En 2009 la peine de mort a été abolie au Japon, remplacée par une peine de bannissement sur des îles, selon un principe simple : plus le crime est grave, plus le bannissement est lointain et plus la survie sur l’ile est difficile. Pour Ei Mikoshiba, qui a tué 5 personnes, c’est la peine maximale, le bannissement sur l’île infernale, la plus éloignée de toutes. A peine arrivé, il se rend compte que des choses étranges se passent sur l’île, qui n’est pas aussi sauvage qu’il pouvait l’imaginer, avec une société très organisée et structurée, dans laquelle seuls les plus forts et les plus malins peuvent se faire une place, les autres étant transformés Mais pour Ei, peu importe, il est en réalité sur l’île de son plein gré et dans un seul but : retrouver sans ancien meilleur ami, qui a exterminé sa famille, pour se venger...
Le thème de l’île-prison où les détenus vivent ou survivent comme ils le peuvent ou le veulent n’est pas nouveau. On se souvient d’Absolom 2022, ou même de New York 1997... Mais soyez rassuré, L’Île Infernale n’est en aucun cas un plagiat de l’un ou de l’autre... même si son héros a quelque chose de Snake Plisken (Kurt Russell dans New York 1997).
Le principal atout de ce manga, c’est son scénario : simple, limpide, sans fioritures inutiles, avec des personnages aux caractères bien marqués... mais pas aussi prévisible qu’on pourrait l’imaginer ! Car chaque volume apporte un certain nombre de surprises et de rebondissements.
Car en dépit de la simplicité apparente du scénario, et en dépit d’un certain nombre de flash-backs qui apportent des débuts d’explications quant aux événements qui se déroulent sur l’île, bon nombre de questions restent sans réponse à la fin du 2ème volume de cette trilogie. Quelles expériences au juste sont menées sur cette île, par qui et dans quel but ? Quel rôle a joué Sakaki dans la mort des parents d’Ei ? Et pourquoi Dame Ichi est-elle considérée comme la reine de l’île ?
Quoi qu’il en soit, le manga évolue intelligemment entre science-fiction et fantastique-horreur, avec des détenus ayant subi des traitements qui les ont transformés en zombies, alors que d’autres ont vu leur force augmentée et que d’autres encore tentent des traitements qui s’avèrent mortels... Quant aux dessins, ils sont d’un style à mi-chemin entre le manga traditionnel et les comics occidentaux, avec notamment des décors nettement plus travaillés que dans la moyenne des mangas, un héros à l’allure assez peu asiatique, et l’absence notable de la bécasse sexy de service, remplacée ici par le personnage énigmatique (et très habillé) de Dame Ichi.
Tout cela fait qu’une fois qu’on commencé le tome 1, on va jusqu’au tome 2 et qu’à la fin de celui-ci on n’a plus qu’une seule envie, celle de lire le troisième et dernier épisode de cette trilogie qui, signalons-le au passage au cas où cela donnerait des idées à quelqu’un, ferait sans doute un bon film...