The Visit
Loretta Jamison n’a plus eu de nouvelles de ses parents. Depuis, elle fait sa vie, s’est mariée, a eu deux enfants, a divorcé... jusqu’au jour où ses parents reprennent contact avec elle, pour lui demander d’accueillir leurs petits-enfants chez eux. Loretta accepte, décidée à en profiter pour partir en croisière avec son nouveau compagnon. Becca et Tyler prennent donc le train pour passer une semaine chez leurs grands parents, qu’ils n’ont jamais vus. Passionnée de cinéma, Becca est bien décidée à réaliser un film pour sa mère, afin de comprendre pourquoi elle et ses parents se sont fâchés, dans l’espoir qu’ils se réconcilient. Mais une fois sur place, elle et Tyler vont vite se rendre compte que le comportement de leurs grands parents est très bizarre...
En perte de vitesse après les flops du Dernier Maître De L’Air et de After Earth, deux blockbusters dans lesquels son public a estimé qu’il s’était égaré, M. Night Shyamalan tente un retour plus humble et plus discret avec un film sans aucune star et au budget de 5 millions de dollars seulement.
Comme beaucoup d’autres avant lui, le réalisateur se lance donc dans le "found footage", rendu (tristement) célèbre par le Projet Blair Witch et utilisé ensuite à toutes les sauces avec plus ou moins de succès... En effet, ce "format" censé nous montrer des images réalisées par des amateurs permet notamment de cacher la misère des décors et des effets spéciaux par l’usage généralement abusif de mouvements de caméra intempestifs, pour ne pas dire parkinsoniens, et l’utilisation de scènes tournées dans une obscurité quasi-totale. Et pour renforcer l’impression de réalisme, on fait appel à des acteurs inconnus (et surtout pas chers). Toutes ces recettes, vous les retrouverez dans The Visit...
Heureusement, c’est tout de même M. Night Shyamalan qui est derrière la caméra, et surtout derrière le scénario. Certes le twist final n’est pas à la hauteur de celui du 6ème Sens, il est assez simple et même relativement prévisible pour les spectateurs un peu habitués à des films de ce genre... mais c’est sa simplicité même qui fait sa force. Et au delà du twist final, le réalisateur nous propose, comme il le fait toujours, des personnages ayant une véritable épaisseur, des motivations complexes, des réactions très humaines... et même une maladie véritable et méconnue (comme c’était déjà le cas avec Incassable).
Heureusement, d’ailleurs, car les amateurs de frissons risquent d’être assez déçus. Certes, le suspense fonctionne plutôt bien dans la dernière demi-heure du film, mais on n’a pas grand chose à se mettre sous la dent en termes d’horreur. Et une fois arrivé à la fin du film, il est tout de même assez difficile de ne pas se dire "tout ça pour ça ?"...