La Machine à Explorer le Temps (The Time Machine)
L’objectif d’un remake, c’est de remettre au goût du jour des images qui ont vieilli. Même si celles de la version de George Pal étaient et sont encore particulièrement belles et poétiques, cette nouvelle version de ce grand classique de la Science Fiction était très attendue. Résultat : du bon et du moins bon
Première innovation : le héros n’est plus HG Wells lui-même, mais un jeune scientifique. Pourquoi pas ? Il s’agissait uniquement d’un clin d’oeil, qui n’apportait rien de particulier à l’intrigue.
La deuxième innovation est plus douteuse : la mort de la fiancée du héros, qui constitue sa principale motivation pour construire la fameuse machine et tenter ensuite de modifier le passé... avant de se rendre compte que le passé ne peut être changé et de se lancer dans l’avenir (en l’an 800 000 et des poussières) dans l’espoir de trouver une solution à ce problème qui lui semble insoluble. Du coup, l’exploration de l’avenir, qui constituait un des intérêts majeurs du film de George Pal (et du roman), passe presque au second plan.
Pour le reste, on peut citer des Morlocks bien améliorés ... beaucoup moins patauds que ceux de 1960, ils sont féroces, agressifs, rapides ... et tous ne sont pas stupides. On apprend ainsi qu’il ya différentes castes de Morlocks, avec à leur tête des individus plus évolués, dotés de puissants pouvoirs psychiques qui leur permettent de manipuler les Elois, cette autre branche des humains qui elle a poursuivi son évolution en surface. Cette idée de castes et de pouvoirs psychiques est finalement beaucoup plus crédible que l’idée développée dans le film de George Pal, d’Elois conditionnés à répondre à l’appel de sirènes d’alarme, allant se jeter d’eux-mêmes dans la gueule du loup ... en l’occurence des Morlocks totalement stupides.
Le personnage - ou plutôt l’hologramme - du bibliothécaire est également une idée intéressante.
Et l’idée de la destruction de la Lune par les hommes du futur, dans leur tentative d’en exploiter les ressources minières, est sans doute une transposition de nos actuelles angoisses environnementales ... de la même manière que la vision d’un futur en proie à des guerres quasi-permanentes répondait à une angoisse de l’époque à laquelle le premier film a été réalisé, à peine 15 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, et en pleine "guerre froide".
Alors conclusion ? Un film qui ne peut qu’être décevant pour les fans de l’original. Mais pouvait-il en être autrement ? Et pour les jeunes, qui ne sont généralement pas très réceptifs aux "vieilleries", ce film a au moins le mérite de leur présenter une version certes moyenne, mais actuelle, du chef d’oeuvre de la Science Fiction qu’est La Machine à Explorer le Temps. Ce n’est déjà pas si mal ...
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