Le Jour où la Terre s’Arrêta (2008)
Au début des années 50, il était novateur d’imaginer un extra-terrestre qui soit -non seulement scientifiquement - mais aussi moralement supérieur, venu en paix pour sauver la Terre ! Klaatu, dans cette ancienne version, était venu alerter les humains des dangers liés à l’arme nucléaire. La nouvelle version tire davantage vers l’écologie, ce qui est tout à fait compréhensible et louable... Mais est-ce suffisant, côté scénario ?
Une équipe d’experts pluri-disciplinaires est créée pour faire face à l’arrivée d’un objet non identifié dont la trajectoire semble viser Manhattan. Il s’agit d’un vaisseau spatial, dont sort une première créature ... blessée par le tir d’un soldat ! Une deuxième céature, gigantesque et apparemment indestructible
En dépit d’un aspect extérieur très étrange, la créature blessée est en fait d’apparence Humaine. Répondant au nom de Klaatu (Keanu Reeves), elle est chargée de remettre un message aux dirigeants de la Terre : les humains sont en train de détruire la Terre. Or, les mondes susceptibles d’abriter la vie sont trop rares dans l’univers pour qu’on permette aux terriens d’en gaspiller un ...
Force est de constater que ce qui fonctionnait à merveille il y 50 ans peine à éveiller l’attention aujourd’hui, pour les spectateurs blasés que nous sommes.
Le scénario n’a en effet plus rien de surprenant et dans la mesure où il ne s’agit pas d’un film d’action, les dialogues semblent avant tout destinés à faire du remplissage. Gort (le gigantesque robot) a conservé un look très kitsch, en dépit des efforts des designers d’hollywood, qui enlève au film une grande partie de sa crédibilité. . Il aurait sans doute fallu le supprimer, le transformer... ou bien aller beaucoup plus loin et lui donner un rôle plus important et en faire, peut être, la véritable "star" de ce film.
Malheureusement, Scott Derrickson (réalisateur de l’Exorcisme d’Emily Rose) ne fait guère preuve d’imagination. Pour garder au film la dimension biblique de celui de Robert Wise, il nous propose une fin du monde à base de sauterelles ... robotiques et auto-reproductibles. Ce n’est pas une mauvaise idée en soi, mais c’est presque la seule qui vaille la peine d’être retenue ! Du coup, on passerait presque sous silence la présence de Keanu Reeves, assez quelconque et de Jennifer Connely, bien meilleure.
Ce film illustre parfaitement le dilemme du remake : soit on fait The Thing comme John Carpenter l’a fait, et on apporte quelque chose de plus et de nouveau à l’original, soit on se contente de remettre au goût du jour un scénario et des images. Oui, Le Jour où la Terre s’Arrêta de Robert Wise était en noir et blanc, et son robot avait un air parfaitement ridicule. Mais de la couleur et de nouveaux effets spéciaux suffisent-ils à justifier un remake ?
Quant à la fin, un peu abrupte et curieuse ... j’espère me tromper, mais elle semble idéale pour préparer le terrain à une suite. La suite d’un remake, voilà qui serait une nouvelle brillante invention d’Hollywood !
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