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Anthropophagous

Joe D’Amato
mercredi 19 mai 2010
par dr frankNfurter
popularité : 6%

De deux choses l’une, soit vous connaissez Joe D’Amato et vous devinez a priori les risques que vous encourrez en lisant cette chronique, soit vous n’avez aucune idée de qui il s’agit et vous avez encore le temps de rebrousser chemin avant de succomber au charme vénéneux des productions de cet italien surnommé par les anglophones : The Evil Ed Wood.

Bande annonce IMG/flv/Antropophagous.flv

Anthropophagous dans la grande tradition des films du cinéaste apporte son lot de provocations laissant présager du pire (on y reviendra, vous pensez bien), ce long métrage de 1980, à l’image de Beyond the Darkness / Buio Omega sorti l’année précédente, confère à D’Amato l’étiquette de bon artisan, signant ainsi malgré un manque de moyen évident deux classiques du film de genre (1). Et pour l’amateur de gore, ce jeune spectateur venu voir et apprécier son quota de bidoches et d’hémoglobine, que l’histoire de cet anthropophage hellénique ne brille guère par son originalité est nullement rédhibitoire, le contraire aurait été au passage très surprenant. Au contraire, un bon film d’exploitation ne se verra que très rarement handicapé par une originalité scénaristique aux abonnées absentes, jusqu’à affirmer non sans exagération que la trame est globalement empreinte d’un certain classicisme, soit un groupe de jeunes en vacances sur une île grecque venus se faire massacrer ou plutôt boulotter par le dernier cannibale du coin (George Eastman)...

Voici donc cette bande de jeunes européens bronzés et insouciants embarquant sur leur beau bateau direction l’île qui ne porte pas de nom, où doit débarquer leur nouvelle amie, la sémillante Julie, venue s’occuper des enfants d’un couple français... cette même île où deux touristes furent tués dans des conditions atroces, sous les yeux impuissants de leur épagneul breton. Des étudiants offrant toutefois un panel réjouissant avec dans le rôle du fils caché de Patrick Bauchau, Daniel, les boulets de service en la personne du couple Arnold et Maggie et enfin notre triangle amoureux, Alan ou le futur médecin faussement beau gosse, Carol ou la voyante tireuse de cartes et donc Julie, la blonde par qui le malheur arrive. A charge dès lors à notre anthropophage (amphibie) de tuer un par un ces jeunes intrus venu perturber la quiétude de cette île paradisiaque, enfin désolée.

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Contrairement à ce que laisse supposer ce jovial synopsis, l’ambiance d’ Anthropophagous n’invite pas à la rigolade. Les deux scénaristes en chef, D’Amato et son compagnon de route George Eastman (2) réussissent un exploit : écrire des dialogues d’une platitude extrême, des situations convenues, des personnages auxquels on peut difficilement s’identifier (et auxquels on ne voudrait pas s’identifier)... et pourtant, le film fonctionne. On aurait "voulu" le classer parmi les nombreux nanars que compte la florissante filmographie de D’Amato, mais force est de constater que son film arrive à déjouer les nombreux pièges (ou attentes) qui aurait fait de lui un mauvais film sympathique, mais voilà pas une once de sexe (3) par exemple ou de morale réactionnaire sanguinolente en réponse à cette acte de lubricité que la morale réprouve hors mariage, quant aux célèbres plans nichon, c’est le désert. Le long métrage joue la carte avérée du premier degré quand bien même celui-ci se voit enrichi d’une bande-son (le fidèle Marcello Giombini) des plus grotesques (un mélange improbable entre Jean-Jacques Perrey et un Giorgio Moroder baroque)...

Néanmoins, compte tenu du contexte historique, D’Amato réalise là un film rentrant parfaitement dans le cahier des charges du cinéma gore des années 80, et si défauts il y a, ces derniers sont finalement plus à imputer au genre qu’au réalisateur de Erotic Nights of the Living Dead ... étonnant, non ? Anthropophagous ou le ragout craspec de tonton D’Amato, célèbre pour son avortement cannibale et sa scène finale auto-cannibalisme, mais pas seulement.

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(1) En rassurant le public d’Aristide Massaccesi (son vrai nom), les années 80 ne se résument pas seulement à ses productions fantastiques, la même année viendront des films aussi légers qu’Orgasmo Nero ou Porno Exotic Love, en attendant l’année suivante Porno Holocaust...

(2) Car avant de connaitre les honneurs d’une carrière nanar de première ordre (Les nouveaux Barbares, 2019 après la chute de New York, Les Guerriers du Bronx, etc.), Luigi Montefiori collabora souvent avec D’Amato, en tant que scénariste/producteur et finalement acteur dans les années 70 et début 80.

(3) Tout du moins la copie que j’ai pu voir...



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