Conan
Né sur un champ de bataille, le jeune Conan est recueilli par Corin, un redoutable guerrier sumérien qui va le former au combat et au maniement des armes. Mais Corin possède un des fragments du masque d’Acheron, un objet magique d’une formidable puissance que le redoutable Khalar Zym tente de reconstituer. Et Conan n’est encore qu’un enfant lorsque Khalar Zym détruit son village et tue son père pour lui voler le fragment du masque. Devenu adulte, Conan retrouve par hasard sa trace. Il entreprend alors de venger son père...
Qui a parlé de remake ? Le seul point commun entre le Conan Le Barbare de John Milius et le film de Marcus Nispel est le fil (très ténu d’ailleurs) de l’intrigue : un jeune barbare qui, devenu adulte, va venger son père... Pour le reste, les deux films s’avèrent assez différents l’un de l’autre, suffisamment en tout cas pour que le second ne souffre pas trop de la comparaison avec le premier.
Il faut dire que Jason Momoa n’est pas Arnold Schwarzenegger ! Il ferait même plutôt chétif, à côté... Et comme acteur,on ne peut pas dire que celui qui était surtout connu jusqu’alors pour ses rôles dans Alerte à Malibu et Stargate Atlantis s’avère bien meilleur. Là où Schwarzy se contentait de rester inexpressif, Momoa s’obstine à jeter des regards noirs tout au long du film, en fronçant les sourcils tout en levant les yeux pour essayer de les regarder (les sourcisl)... essayez, vous verrez que ce n’est pas très difficile ! C’est quand même un peu limité, comme jeu d’acteur.
Mais dans la mesure où il se passe rarement plus de ou trois minutes entre la fin d’une scène d’action et le début de la suivante, ce n’est pas trop gênant... d’autant que les combats sont bien réalisés, plutôt inventifs et pas du tout répétitifs. Conan fait même preuve d’une étonnante créativité dans la manière de supprimer tous ceux qui ont participé au massacre de son village : indéniablement, un des points forts du film ! Et ce que Momoa perd en force par rapport à Schwarzenegger, il le gagne en agileté (ce n’est pas Prince of Persia, mais presque) et en dextérité l’épée à la main.
Et même si l’acteur ne remportera jamais le moindre prix d’interprétation masculine pour ce film, il est particulièrement bien entouré. Dans le rôle de Khalar Zym, on retrouve avec plaisir Stephen Lang, alias le colonel Quaritch dans Avatar, qui semble désormais bien parti pour enfiler les rôles d’affreux de service ! Mais encore plus affreux que lui, c’est surtout Rose McGowan qui crève l’écran dans le personnage de sa fille, Marique, dotée d’une main griffue qu’on croirait empruntée à un certain Freddy... C’est vraiment étonnant de voir comme l’ex Paige Matthews de la série Charmed peut se donner un air aussi diabolique et antipathique ! Evidemment, on retrouve l’inévitable Ron Perlman, désormais incontournable dès qu’il est question de guerriers, de barbares et autres grosses brutes épaisses (mais au grand coeur) ! Quant à Rachel Nichols, elle est tout aussi charmante dans Conan qu’elle l’était dans G.I. Joe ou dans Star Trek ...
Alors que manque-t-il à ce Conan pour être considéré comme un grand film ? Pas grand chose, d’autant qu’en plus de ce qui précède, on pourrait également citer des paysages (bulgares) superbes et des effets spéciaux réussis ... Un scénario peut être un peu plus élaboré et un peu moins de combats. Une meilleure bande son (vraiment trop quelconque, même sans la comparer à celle du Conan de John Milius). Et peut être une composante fantastique un peu plus importante, aussi. Mis à part les guerriers de sable, l’amateur de sorcellerie reste un peu sur sa faim. On finit même par se demander si ce fameux masque d’Acheron est si puissant que cela (il est présenté au début du film quasiment comme le fameux anneau de Sauron !). Quant à la pieuvre géante... elle sent vraiment le réchauffé !
Mais ne désespérons pas. Puisque ce film serait semble-t-il le premier d’une trilogie, on peut espérer que ces quelques défauts seront corrigés dans le prochain épisode !