Planète Rouge (Red Planet)

La Terre, polluée au moins de manquer d’oxygène, se prépare un avenir sur Mars en la rendant habitable, jusqu’au jour où le processus de terraformation déraille. Une mission scientifique est alors envoyée sur Mars... mais tout tourne mal. Une tempête solaire oblige l’équipage a tenter un "amarsissage" en catastrophe. Et le robot à tout faire qui les accompagne pète un cable (informatique bien sur) et devient meurtrier. Seuls sur une planète hostile, sans réserves de nourriture, d’eau et d’oxygène et harcelés par un redoutable ennemi, comment pourraient-ils s’en sortir, relancer le processus de terraformation et sauver la Terre ?
Les mauvais esprits et la critique se sont littéralement acharnés sur ce film... et c’est vrai que par certains aspects, il y a parfois de quoi sourire. Recréer la planète rouge avec un simple filtre rouge, par exemple, ça fait très série B, voire Z... Imaginer qu’une forme de vie relativement évoluée pourrait se développer en quelques années à partir de l’eau, de l’air et de quelques algues, c’est une hypothèse des plus osées, pour ne pas dire plus ... Et on pourrait citer d’autres exemples dans le même genre.
Et pourtant... La réalisation du film est loin d’être si mauvaise. Les décors, les costumes, les effets spéciaux sont loin d’être mauvais. Le robot AMEE, notamment, reste un modèle du genre et ses apparitions comptent d’ailleurs parmi les meilleures scènes du film. La bande son est plutôt insipide, mais sans être réellement mauvaise (avec en outre un titre de Peter Gabriel). Et les acteurs font de leur mieux avec des dialogues pas toujours faciles... J’en veux pour preuve cette scène dont je ne saurais dire si elle est totalement sur-réaliste ou si au contraire elle est hautement probable, dans laquelle trois hommes urinent sur Mars en commentant les effets de la faible gravité sur leurs performances en matière "d’arrosage" !
Il faut dire que du point de vue du casting, on est gâtés avec un Val Kilmer qui venait d’enchaîner Willow, Batman Forever et L’Île Du Docteur Moreau, avec Carrie-Anne Moss qui sortait juste du premier Matrix, avec Tom Sizemore qu’on venait de voir dans Strange Days et Relic, avec le mythique Terence Stamp qu’on ne présente plus ... et même un inconnu du nom de Simon Baker (plus connu pour son rôle de Mentaliste).
Et même le scénario, en dépit de quelques lacunes et approximations, n’est pas si mauvais qu’on a pu le dire, nous réservant jusqu’à la fin quelques surprises tout en préservant un certain enjeu et donc un certain suspense, au delà de la simple lutte pour la survie de nos héros à la surface de Mars.
Il n’aurait donc pas fallu grand chose pour que cet honnête film de SF dépasse le statut de série B (coûteuse, avec un budget de 80 millions de dollar)... mais il faut croire que les films sur Mars sont frappés d’une sorte de malédiction. On attend encore un remake des Chroniques Martiennes qui feraient enfin honneur au talent de Ray Bradbury, une saga inspirée de la remarquable trilogie martienne de Kim Stanley Robinson ou encore une adaptation du formidable roman Mars de Ben Bova... Alors en attendant, il y a pire que Planète Rouge pour faire connaissance avec notre plus proche voisine !
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