L’Effet Papillon (The Butterfly Effect)
L’effet papillon a été pour la première fois mentionné en météorologie. Il a ensuite été vulgarisé par le personnage incarné par Jeff Goldblum dans Jurassic Park, en référence à la théorie du Chaos. Et depuis, il a été repris pour son application au voyage dans le temps, dans A Sound Of Thunder, et donc dans le film dont il est ici question. Mais ces deux films abordent le même sujet selon deux angles radicalement différents. Dans A Sound Of Thunder, c’est l’avenir même de la vie sur notre planète qui est en danger qui est remis en cause par une modification apparemment insignifiante du passé. Mais dans l’Effet Papillon, la seule chose qui est remise en cause, c’est la vie de tous les jours des différents protagonistes ...
Evan Treborn, enfant, souffrait de trous de mémoires, généralement lié au stress généré par des événements graves. Un médecin lui conseille alors de tenir sur des cahiers un journal intime très précis de ses journées. Devenu adulte, il se rend compte qu’en relisant ces cahiers, il peut revenir dans le passé et le modifier. Et Evan a de quoi faire, entre le père pédophile de son ami, et un certain accident qui a coûté la vie à une femme et à son fils ... Hélas, ce qui semblait au départ une bonne idée, partant de bons sentiments, va rapidement tourner au cauchemar ...
On comprend en effet très vite le schéma directeur, qui consiste en de nombreux retours du héros dans le passé, avec à chaque fois des conséquences de plus en plus dramatiques. Mais que les amateurs de scènes d’action, d’effets spéciaux ou d’horreurs en tous genres soient avertis, ces conséquences n’ont rien de bien extraordinaire. L’intérêt et l’originalité de l’Effet Papillon, c’est précisément qu’il s’attache à la vie de tous les jours, et à ce qu’on appelle pudiquement les « accidents de la vie »... une jeune fille qui tourne mal et finit par se prostituer ou se suicider ... un mauvais tour d’une jeune garçon qui se termine en drame ... un événement qui pousse quelqu’un à se remettre à fumer, ce qui finira par provoquer un cancer ... ce n’est qu’un aperçu des événements que va déclencher Evan en essayant d’améliorer une situation qui ne fera pourtant que se dégrader, jusqu’à son dénouement final.
Vous l’aurez compris, aussi passionnant soit-il, l’Effet Papillon est un film sérieux, dont on peut même se demander s’il ne contient pas un message. Si c’est le cas ... le message est étonnant. Car la conclusion que l’on peut retirer du film, c’est que nos vies sont finalement les meilleures possibles, et que toute tentative pour les améliorer en modifiant le passé tourne systématiquement à la catastrophe, ce qui constitue une vision du destin assez curieuse, à la fois pessimiste (on ne peut rien changer) et optimiste (on vit la meilleure existence possible). Mais il n’est pas évident que le film contienne ce genre de message... Et maintenant attention, car ce qui suit va vous révéler la fin du film, donc si vous préférez ne pas savoir ...
L’Effet Papillon présente une certaine originalité, puisqu’il en existe plusieurs versions, avec plusieurs fins ! La fin voulue par les producteurs est assez insignifiante et insipide, Evan parvenant à « stabiliser » un présent relativement satisfaisant, dans lequel il finit par croiser à nouveau sa bien-aimée (avec là aussi 2 versions différentes : dans l’une d’elles ils s’évitent, et dans l’autre ils se parlent).
La fin choisie par le réalisateur en revanche est beaucoup plus intéressante et originale, puisque qu’Evan, en désespoir de cause et comprenant qu’il n’aurait jamais du venir au monde avec ce pouvoir, retourne dans le ventre de sa mère pour se pendre avec son cordon ombilical. Pas de message, donc ... mais une fin surprenante et originale à la Shyamalan !
Commentaires (fermé)