Intrusion (The Astronaut’s wife)
Spencer Armacost, astronaute, quitte sa femme Jilian le temps d’une mission qui tourne mal. ALors qu’ils sont de sortie dans l’espace pour des réparations sur un satellite, lui et Alex, un autre astronaute sont victimes d’un mystérieux incident et la NASA les perd de vue pendant 2 minutes. De retour sur terre, blessés, ils ne conservent aucun souvenir de ces deux minutes. Ils semblent toutefois se rétablir... jusqu’au décès d’Alex, suivi du suicide de sa femme. Et Jillian commence à se poser des questions, troublée par de subtils changements dans le comportement de son mari...
C’est un véritable casting de luxe. On ne présente plus Johnny Depp ni Charlize Theron... mais pour les seconds rôles, c’est pas mal non plus avec Clea DuVall (déjà vue notamment dans The Faculty) qui interprète la soeur de Jillian, Nick Cassavetes (le fils de John !), Tom Noonan (qui fut le terrifiant tueur en série du Sixième Sens de Michael Mann avant d’apparaître dans Robocop 2 et Last Action Hero) et Samantha Eggar (Chromosome 3) !
C’est, avec son scénario, le principal atout de ce film au rythme plutôt lent qui est tout sauf un film d’action, de SF spectaculaire ou d’horreur ! Rand Ravich, qui a écrit le scénario avant de réaliser le film, a en effet choisi de privilégier une lente montée du suspense et une ambiance de plus en plus oppressante, davantage fondée sur les dialogues et le jeu des acteurs que sur les effets spéciaux, quasiment absents du film (sauf dans ses dernières minutes).
C’est une évidence tant cela saute aux yeux : Rand Ravich, que ce soit pour le scénario ou la réalisation s’est inspiré du Rosemary’s Baby d’Ira Levin, adapté par Roman Polanski. Pas question ici de twist final : on comprend rapidementde quoi il s’agit et c’est précisément là que réside l’horreur. Tout le monde comprend, tout le monde sait... sauf l’héroine du film, qui n’a toujours pas saisi pourquoi la femme de l’autre astronaute a fini par se suicider, qui n’a toujours pas compris ce que l’un des hommes de la NASA a lui aussi compris !
Intrusion a donc un côté rafraîchissant. A une époque où les réalisateurs surenchérissent en permanence sur des effets spéciaux toujours plus nombreux, toujours plus spectaculaires, Rand Ravich nous rappelle qu’il n’est nul besoin d’effets spéciaux pour faire de la bonne SF. Il démontre avec Intrusion, comme d’autres avant lui, que quelques mots, une idée à peine suggérée, peuvent aussi bien générer l’horreur (voire mieux, tant l’imagination de spectateur peut être fertile) qu’une longue scène explicite et sanglante qui ne laisse aucune place à l’imaginaire.
Et puis Johnny Depp blond, à contre-emploi dans ce rôle inquiétant, à des années-lumière de ses rôles habituels dans les films de Tim Burton ou du Jack Sparrow de la saga Pirate des Caraïbes, ça vaut aussi le coup d’oeil !
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