Supergirl
Les kryptoniens n’ont pas tous disparu. Quelques uns ont survécu et se sont réfugiés à Argo City, dans "l’espace du dedans", qui n’existe que grâce l’omégaèdre, créé par un scientifique du nom de Zaltar. Malheureusement, Kara, cousine de Superman et blondinette écervelée, envoie par hasard le mégaèdre sur Terre (c’est ballot !). Elle se lance donc à sa poursuite, afin de la ramener sur Argo City et éviter que Selena, une sorcière, s’en serve pour règner sur le monde ...
Arrivée sur Terre, Kara prend le nom de Linda Lee, perpétuant ainsi la longue tradition des noms en "double L" (Lex Luthor, Lois Lane, Lana Lang) et le principe qui veut que les héros kryptoniens ont un nom commençant par un "K" (comme Kal-El) alors que les méchants ont, eux, un nom commençant par un "Z" (Zod, Zaltar). Comme son cousin, elle affiche également une étonnante propension à porter sa culotte par dessus ses collants ... et comme lui, elle possède une science innée du camouflage. Alors que Superman dissimulait son identité secrète à l’aide d’une mèche de cheveux et d’une paire de lunettes, Supergirl se transforme carrément en brune (avec une jupe plissée, en plus) pour éviter qu’on la reconnaisse . Trop forts, ces kryptoniens !
On prend donc les mêmes recettes que Superman, on remplace Christopher Reeve par une bimbo blonde (totalement inconnue à l’époque de la sortie du film et même après, d’ailleurs !), on garde la bande son de Jerry Goldsmith et on croise les doigts en espérant que ça fera un film potable ...
Malheureusement, Jeannot Szwarc (réalisateur noamment des Insectes de Feu et de Quelque Part Dans le Temps) n’a pas retenu ce qu’il y avait de meilleur dans les trois premiers films de la saga Superman, loin de là. Il ne suffit de choisir quelques grand noms de l’âge d’or d’Hollywood tels que Peter O’Toole, Faye Dunaway et Mia Farrow (dans Superman, c’était Marlon Brando et Glenn Ford)... encore faut-il leur donner des rôles à la hauteur de leur talent !
Szwarc choisit de poursuivre dans la voie "comique" retenue pour Superman 3 et un scénario qui, même en BD, n’aurait convaincu personne... avec comme résultat un film qui est tout sauf crédible. Décidément, les super-héroines en short n’auront jamais pu éviter de sombrer dans le ridicule (on se souvient notamment de la série Wonder Woman) et au risque de me faire taxer de misogynie, je trouve que Christopher Reeve en collants est infiniment plus convaincant que Helen Slater, en dépit des gambettes autrement plus séduisantes de la blondinette ! Heureusement que depuis, Strange Girl et Tornade des X-Men ont relevé le niveau...
Seule "réussite" du film, des effets spéciaux du même niveau que ceux de la version masculine (dont tout à fait corrects pour l’époque) et un final relativement dramatique, avec une vision assez impressionnante de la fameuse "zone fantôme". Mais cela ne suffit pas à faire passer la pilule d’un scénario indigent et de scènes parfois ridicules (telle que celle dans laquelle Supergirl transporte son prince charmant évanoui à bord d’une auto tamponneuse volante).
Car dans ce film dont les principaux personnages sont des femmes, l’enjeu de la domination mondiale par une sorcière et de la disparition définitive des derniers kryptoniens survivants finit par passer au second plan au profit de la rivalité qui les oppose pour gagner les faveurs d’un ... charmant jardinier ! On peut penser que bon nombre de féministes américaines ont du grincer des dents en voyant ça ...
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A noter : la présence au générique de Simon Ward, l’étonnant et inquiétant Angel d’Holocauste 2000
A noter aussi, les coiffures " à la lionne" très années 80, façon Farrah Fawcett, comme on pouvait en voir dans les séries Dallas et Dynastie !
A noter enfin qu’on a revu Helen Slater dans Smallville, la série qui prend plaisir à recycler les vieux acteurs (et actrices) des films de Superman...