The Human Centipede (First Sequence)
Jenny et Lindsay,deux jeunes touristes américaine en vacances en Europe, se retrouvent bloquées en pleine compagne après avoir été victime d’une crevaison. Elle trouvent refuge chez le docteur Josef Heiter, qui décide de les utiliser pour ses expérimentations. Après avoir été droguées, elles reprennent conscience au sous-sol, attachées à un lit d’hôpital, en compagnie d’un homme, prisonnier comme elles. Heiter se présente comme un chirurgien spécialiste de la séparation des siamois et leur explique alors qu’il veut tenter l’opération inverse. Son projet : créer un "mille-pattes humain" doté d’un seul et unique tube digestif, en reliant les bouches des uns aux anus des autres...
Dire que ce film est dérangeant serait un euphémisme. En fait, il y a deux réactions possibles face à The Human Centipede : soit on le trouve excessif et grotesque, donc finalement ennuyeux et dans ce cas l’horreur ne fonctionne pas, soit on se laisse prendre au piège et là on doit faire face à des situations, des scènes à la limite du soutenable. Et si vous pensez être à l’abri parce que vous êtes fan de films d’horreur et que les scènes les plus trash et les plus gore vous font sourire, détrompez-vous...
The Human Centipede n’est pas un film d’horreur au sens habituel du terme, même si on retrouve dans son scénario des classiques du genre (deux jeunes et jolies touristes, un médecin fou et sadique). Il ne fait pas non plus réellement partie de la catégorie "torture porn" et ne propose même pas de scène particulièrement sanglante. L’horreur, ici, est avant tout psychologique et réside aussi bien dans le tabou (scatologie ) que le film enfreint, que dans l’instrumentalisation des trois victimes. Et le film ne propose aucin répit, aucun dérivatif, à la différence par exemple de Tusk qui, en dépit d’un thème assez proche (la transformation chrurgicale d’un homme en animal), n’était pas dénoué d’humour et de second degré.
Cela dit, même s’il s’avère d’une efficacité redoutable, le film souffre d’un certain nombre de défauts. Bien entendu, on sait bien que ce genre de productions se fait généralement avec des budgets ridicules, qui plus est lorsqu’il s’agit du film d’un réalisateur très peu connu... mais ce n’est pas nécessairement un raison pour affaire appel à des actrices et acteurs aussi médiocres (l’adjectif vaut aussi pour le doublage de la VF). Même Dieter Laser (c’est son vrai nom, ça ?), avec son look de caricature de nazi (ou du moins de l’idée qu’on s’en fait), est loin d’être complètement crédible dans ce rôle de savant fou, mal servi il est vrai par des dialogues qui franchissent parfois allègrement les limites du ridicule.
C’est défauts sont particulièrement visibles dans la seconde partie du film. La première est en effet assez réussie, avec une montée rapide et inexorable du suspense, jusqu’au moment de l’opération. C’est ensuite que le film bascule, avec des scènes assez outrancières, au point d’en devenir grotesque. C’est là aussi qu’on se rend compte que Tom Six, mis à part son idée pour le moins originale de "mille-pattes humain", aurait sans doute pu travailler davantage son scénario. Son personnage du docteur Heiter est en effet très peu crédible, car on a du mal à imaginer que quelqu’un ayant les compétences pour réaliser une telle opération n’ait pas d’autre ambition que de se servir de sa création pour des petits jeux pervers tels que ceux qui sont montrés dans le film...
Quant à Tom Six lui-même, il a beau nous raconter qu’il a eu cette idée un jour où il réfléchissait à un châtiment destiné à des pédophiles, on peut quand même s’interroger sur ce qui ressemble quand même un peu à une obsession, puisqu’il a fait de The Human Centipede une trilogie...
Il y a toutefois quelque chose d’étonnant, voire d’intéressant dans The Human Centipede. Heiter ayant choisi un japonais pour prendre la tête de son mille-pattes humain, Jenny et Londsay ne sont plus en mesure en parler. Et Heiter ne parlant que l’allemand, plus aucun des personages n’est en mesure de communiquer avec les autres. Cette situation assez inédite contribue à accroître le malaise (déjà très grand !) et on peut se demander si Tom Six avait une intention cachée derrière ce problème de communication. Mais pêut-être n’était-ce qu’un hasard...
Quoi qu’il en soit, The Human centipede a évidemment soulevé de nombreuses polémiques, et c’est légitime. Mais souvenons-nous que certains petits films d’horreurs ayant profondément choqué le pulbic au moment de leur sortie ont révélé de grands réalisateurs, tels que Wes Craven (La 2ème Maison Sur La Gauche), Tobe Hooper (Massacre à La Tronçonneuse) ou Sam Raimi (Evil Dead), alors gardons-nous des jugements trop hâtifs...