Kong : Skull Island
EN 1973, une expédition scientifique se rend sur l’île de Skull Island, encadrée par une équipe de militaires chargée de leur sécurité. Mais dès leur arrivée, les charges explosives utilisées par un géologue afin de démontrer sa théorie de la "terre creuse" déclenchent la colère d’un un gorille géant qui détruit les hélicoptères de l’expédition. Les survivants se retrouvent bloqués sur l’île, peuplée de créatures monstrueuses et font la connaissance d’un ancien pilote, dont l’avion s’était crashé en 1944 et qui va leur révéler la vérité sur la menace qui se cache sous la surface de Skull Island...
Faire un nouveau remake de King Kong si peu de temps après le film de Peter Jackson aurait été un pari perdu d’avance, quelle que soit la taille du gorille ! Heureusement, les producteurs de Skull Island ont été plus malins que cela et , surtout, ils ont une idée en tête depuis leur Godzilla sorti en 2014 : celle d’un "MonsterVerse" qui leur permettra de faire s’affronter ultérieurement Godzilla et King Kong (et peut-être d’autres monstres), à l’image de ce que le célèbre studio de cinéma japonais Toho avait développé dans les années 50 et 60, avec notamment un King Kong Contre Godzilla en 1962.
Dans ce scénario qui fait référence à la mystérieuse organisation Monarch qui était présente également dans Godzilla, King Kong n’a jamais escaladé l’Empire State Building et c’est donc une toute nouvelle histoire du singe géant qui est proposée dan Skull Island, qui ne tombe pas cette fois sous le charme de la blonde de service (Brie Larson, déjà vue dans Scott Pilgrim), même si sa présence semble calmer un peu son agressivité...
Pour autant, le scénario du film s’avère plutôt convenu et prévisible ! Mais que peut-on attendre d’autre d’un blockbuster de ce genre ? D’autant qu’Hollywood n’a pas été avare en matière de films consacrés à des animaux et autres créatures géantes, ces dernières années (on pourrait également citer Cloverfield ou Pacific Rim).
Toutefois, les bonnes surprises sont assez nombreuses, à commencer par le casting. Le film est en effet l’occasion de découvrir Tom Hiddleston dans un autre rôle (plus sympathique) que celui de Loki (l’ennemi de Thor dans les films Marvel) et Samuel L. Jackson dans celui du méchant de service, un militaire qui fait de son combat contre Kong une affaire personnelle, un peu à la façon du capitaine Achab avec Moby Dick. Et autour d’eux on retrouve l’excellent John Goodman ainsi que Toby Kebbell et John C. Reilly dans le rôle du pilote abattu en 1944.
La bande originale, qui cède à la mode actuelle initiée par le premier film des Gardiens de la Galaxie, reprend des standards pop / rock des années 70 (avec notamment des titres de Bowie, de Jefferson Airplane, de Creedence Clearwater Revival, de Black Sabbath, des Stooges...).
Et évidemment, avec un budget proche des 200 millions de dollars, les effets spéciaux sont réussis et particulièrement impressionnants, avec un King Kong encore plus immense que ses prédécesseurs (mais il faudra bien ça pour rivaliser avec Godzilla). Mais les décors le sont tout autant, avec une photo souvent superbe, venant illustrer les quelques moments d’émotion du film, rares mais réussis eux aussi.
Skull Island s’avère donc être un film d’aventures qui, sans se prendre au sérieux, sans tenter de rivaliser ou même de se comparer au King Kong de Peter Jackson, réussit habilement le petit exploit de renouveler le mythe du gorille géant et de préparer une suite qu’on attendra avec impatience... et un brin de crainte aussi car avouons-le, King Kong Contre Godzilla, ça sonne un peu (et même beaucoup) comme un nanar !