Le Soldat Chamane - Le Cavalier Rêveur
J’ai beau chercher ... je ne vois pas d’équivalent dans la littérature de Fantasy au Soldat Chamane de Robin Hobb, à part peut être la saga d’Alvin le Faiseur, d’Orson Scott Card. On y retrouve le même soin apporté à l’écriture, la même économie d’effets spectaculaires, la même magie ambiante. Mais le Cavalier Rêveur va marquer un virage dans les aventures de Jamère, vers une direction plutôt inattendue ...
La formation de Jamère à l’Ecole Royale de la Cavalla se poursuit, tant bien que mal... car le bizutage du début, les petites vexations et mauvaises farces font peu à peu place à de véritables complots, aux conséquences de plus en plus graves. Les conflits entre élèves issus de l’ancienne noblesse et les fils de nouveaux nobles se multiplient... et tournent toujours en faveur des premiers, favorisés par le directeur de l’école.
Jamère, toujours un peu naïf, découvre peu à peu le monde de la politique. Son éducation de fils militaire ne l’a pas préparé à cela, puisqu’il s’agit d’un domaine normalement réservé aux premiers fils, destinés à devenir les héritiers.
Il découvre également que les femmes ne sont pas toutes aussi dociles et malléables que sa soeur ou sa fiancée. Il est tout d’abord scandalisé par le comportement de sa cousine Epinie, qui n’entend ne pas se laisser traiter comme une marchandise, alors que sa mère lui cherche un mariage susceptible d’apporter à la famille plus de pouvoir et d’influence ... mais finit par se demander si sa cousinen’a pas raison, et si sa propre fiancée l’aurait choisi, lui, si s’est parents n’avaient pas décidé pour elle !
Toujours plein de doutes, de questions et d’état d’âmes... et en dépit (ou à cause !) de sa bonne volonté et de son sens de l’honneur, Jamère va peu s’enfoncer dans une situation inextricable, alors qu’une épreuve scolaire décisive approche. De nombreux élèves vont être éliminés, renvoyés chez eux. Et personne ne se fait la moindre illusion : il s’agira de fils de nouveaux nobles... Pour Jamère, qui ne supporte pas l’idée de décevoir son père, ce serait la fin du monde... quand soudain, une épidémie de peste Océlionne se déclare dans l’école.
Epidémie ou attaque ? Jamère, dont les rêves étranges se font de plus en plus fréquents, va lui aussi en être victime. Mais peu importe, car la bataille qu’il va livrer ne se déroule pas sur un terrain habituel...
Dans ce second roman, Jamère n’est pas encore tout à fait un homme, mais il n’est plus un enfant. Il commence à perdre certaines de ses illusions, à voir le mon de autour de lui tel qu’il est. Mais il n’a toujours pas les réponses à ses questions et son comportement n’est pas non plus toujours très bien adapté aux situations et aux problèmes qu’il rencontre. La faute à une éducation trop rigide, peut être ... à moins qu’il soit influencé par cette part de lui-même qui est de plus en plus sous l’influence de cette étrange créature qui hante ses rêves.
Aussi prenant que La Déchirure, les aventures de Jamère se poursuivent dans la même voie... toujours pas de grande bataille pour ce fils de militaire, mais beaucoup d’introspection, étonamment passionnante, chez cet adolescent tiraillé entre plusieurs mondes et qui s’efforce de trouver sa place, entre nouveaux nobles et anciens nobles, entre amis et ennemis, entre amis et famille, entre hommes et femmes, entre gerniens et nomades, entre honneur et devoir, entre magie et réalité...