Golem, Le Tueur De Londres (The Limehouse Golem)
A Londres, à la fin du XIXème siècle, une série de meurtres particulièrement horribles est attribuée à une créature maléfique issue des mythes d’europe centrale, le golem. Un inspecteur de Scotland Yard, John Kildare, est chargé d’enquêter sur le meurtre de John Cree, dont la principale suspecte est sa femme Elizabeth, une star du music-hall, qui l’aurait empoisonné. Mais rapidement, Kildare découvre que la mort de Cree est liée au golem et est convaincu qu’Elizabeth est innocente. Après avoir mis la main sur un journal intime qui semble être celui du golem, Kildare décide que le meilleur moyen d’innocenter Elizabeth est de découvrir l’identité du golem...
Tous les fans des films de Jack l’Eventreur peuvent se réjouir : voilà un film qui, sans le dire, s’inspire très directement des fameux événements de Whitechapel, pour y ajouter quelques éléments, notamment la légende du golem, ainsi qu’une enquête sur un meurtre apparemment déconnecté de ceux attribués au monstre mythique.
C’est d’ailleurs cette enquête qui constitue l’essentiel du film, qui ravira sans doute plus les amateurs d’énigmes policières que les fans de fantastique car attention spoiler : il n’a pas plus de golem dans ce film que de dents dans le bec d’une poule !
Réalisé avec des moyens limités, le film nous offre néanmoins une reconstitution du Londres de l’époque qui, à défaut d’être spectaculaire, semble assez réaliste. Mais surtout, il nous propose un casting original, qui tient toutes ses promesses. Evidemment, on ne présente plus Bill Nighy (qui fut notamment le Viktor de la saga Underworld), mais il faut souligner la prestation remarquable d’Olivia Cooke (déjà vue dans l’excellent The Signal ainsi que dans Ouija, bien partie pour devenir une star en étant à l’affiche de Ready Player One, le dernier Spielberg), sans oublier Adam Brown (le nain Ori de la trilogie du [Hobbit-<1905] de Peter Jackson) et Douglas Booth (vu dans le rôle du séducteur Titus Abraxas dans Jupiter : Le Destin de L’Univers).
Mais au delà de l’enquête, le film nous propose une véritable critique de la société victorienne, de sa rigidité, de son puritanisme et de ses faux-semblants. Au fur et à mesure que Kildare progresse dans son enquête, les masques tombent... y compris le sien ! Et le film dresse aussi un tableau impitoyable de la condition de la femme à cette époque, toujours perdantes quel que soit leur statut, artiste débutante ou star, courtisane ou épouse, adolescente innocente ou prostituée, allant même jusqu’à évoquer la problématique de l’excision.
Du coup, l’intrigue finit par passer au second plan et peu importe que le scénario présente quelques incohérences, peu importe qu’on ait vu venir le twist final ou pas... Car voilà enfin un film d’horreur qui traite de vrais sujets, tout en tenant ses promesses et en apportant suffisamment d’horreur pour dépasser la plupart des "Jack L’Eventreur" déjà vus et revus !
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