The Invisible

Tout oppose Nick et Annie. Le premier est un jeune garçon presque parfait, un élève brillant, apprécié de tous, élevé par une mère qui n’a pas de problèmes financiers... Annie est moins gâtée pour ce qui est de son environnement familial, fréquente un voleur de voitures en liberté conditionnelle et bascule peu à peu vers la déliquance : racket, deal de drogue et même cambriolage d’une bijouterie. Lorsque son compagnon, la jugeant incontrôlable, décide de la dénoncer à la police, elle pense que Nick est le responsable et décide de se venger. Mais le passage à tabac tourne mal et elle et ses amis laissent Nick pour mort et dissimulent son cadavre. Et lorsque Nick reprend connaissance, il ne tarde pas à comprendre qu’il est désormais un fantôme ...
Si le scénario vous rappelle celui de Ghost, vous n’avez pas tout à fait tort. On retrouve dans The Invisible deux des éléments de la comédie fantastique et romantique de Jerry Zucker : l’invisibilité du fantôme et son incapacité à influer sur son environnement (qui est ici encore plus poussée) et sa possibilité de communiquer avec quelqu’un (dans Ghost il s’agissait d’un médium, dans The Invisible c’est ... Annie, la meurtrière elle-même !).
Mais la principale différence avec Ghost et ce qui fait précisément l’intérêt et l’originalité de The Invisible, c’est que Nick n’est pas mort ! Il est entre la vie et la mort et n’a donc que peu de temps pour que son corps soit retrouvé avant qu’il meure des suites de ses blessures... ce qui le fera égaklement disparaître en tant que fantôme ! Mais comment faire, quand personne ne peut vous voir ni vous entendre ?
Nick va tenter d’alerter sa mère, ses amis, la police... il va suivre de très près l’enquête concernant sa propre disparition, va participer à la battue organisée pour le retrouver. Mais rien n’y fait. Et comble de la malchance, la seule qui semble capable de l’entendre est celle qui a le moins intérêt à ce qu’on retrouve son corps ! A moins que ...
Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu un film fantastique sans aucun effets spéciaux ! Et c’est rassurant et rafraîchissant de se dire qu’il est encore possible de faire un film tout à fait pasionnant sans recourir à la technologie numérique, tout simplement grâce à un scénario intelligent. Du coup, ce film ravira tous ceux qui apprécient une sorte de "fantastique soft" et qui considèrent qu’un film doit s’intéresser davantage à ses personnages qu’aux effets spéciaux, aussi spectaculaires soient-ils.
Mais même sans être spectaculaire, le procédé utilisé par David S. Goyer est assez amusant : à chaque fois que Nick tente de faire quelque chose pour se faire remarquer, on assiste à la scène ... avant de s’apercevoir quelques secondes plus tard que rien n’a changé, que personne n’a rien vu ni entendu, qu’aucun objet n’a bougé !
Concernant le casting , kes deux jeunes acteurs méritent une mention spéciale. Justin Chatwin (qui était le fils de Tom Cruise dans La Guerre des Mondes de Spielberg, mais aussi Sangoku dans Dragonball Evolution) et Margarita Levieva interprètent chacun leur rôle avec beaucoup de justesse.
S’il fallait trouver un défaut à The Invisible, ce serait sa fin. Non pas qu’elle soit inintéressante, loin de là... car précisément le chemin accompli par chacun des deux personnages permet de sortir de la caricature et des clichés en montant que finalement, peu de choses séparaient Nick et Annie... mais le côté "mélo" au mauvais sens du terme est malheureusement un peu trop présent dans le dernier quart d’heure. Il aurait fallu faire plus court, ou être moins dans l’émotion.
Ce petit défaut ne gâche toutefois pas le plaisir de découvrir ces jeunes acteurs épatants dans un film au scénario original et à la réalisation impecable !
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