Hypnose (Stir of Echoes)
Une bonne histoire ne meurt jamais. Ecrit en 1958, ce roman de Richard Matheson (dont les oeuvres ont été très largement adaptées par la télévision et le cinéma, de Star Trek à Je Suis Une Légende, en passant par L’Homme Qui Rétrécit et Duel, de Spielberg) n’a pas pris une ride. Ce film, réalisé par un scénariste qui a depuis longtemps fait ses preuves à Hollywood, ne pouvait donc pas être mauvais. Mais est-il si bon que ça, pour mériter ce prix à Gerardmer ?
Tom Witzky (Kevin Bacon, déjà vu dans Tremors et L’Expérience Interdite), un ouvrier tout à fait ordinaire (et qui le vit d’ailleurs assez mal), est aussi une grande gueule et une forte tête à l’esprit un peu obtus ... surtout quand il a bu quelques verres de trop ! Ce qui est le cas lors de cette soirée entre amis, pendant laquelle il provoque une de ses amies qui pratique l’hypnotisme en amateur. A son réveil, il n’est plus tout à fait le même...
Car Tom, d’après son amie, fait partie des 8% de la population dont l’esprit est particulièrement sensible à l’hypnotisme. Au point, dès une première séance, de ne pas sentir une aiguille traverser sa main de part en part. Au point de suivre n’importe quelle injonction ... Or, au cours de la séance, son amie, trouvant qu’il était un peu borné, lui a recommandé "d’ouvrir son esprit". Message bien reçu, trop sans doute, car Tom reçoit désormais des images, des pensées, des sons particulièrement effrayants et perturbants. Simples hallucinations ou ... autre chose ?
David Koepp, le réalisateur, a derrière lui une longue carrière de scénariste (entre autres : Jurassic Park et Le Monde Perdu, Spider-Man 1 et Spider-Man 2, La Guerre des Mondes, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal), notamment pour Steven Spielberg. C’est peut être la raison pour laquelle son film fait étrangement penser, à certains moments, à Rencontres du 3ème Type ! Car Tom Witzky, comme Roy Neary (qui reconstituait dans son salon une mystérieuse montagne), va lui aussi avoir des intuitions qui vont peu à peu se transformer en obsession, au point de mettre sa vie de famille en danger.
Comme réalisateur, il fait preuve d’une certaine sobriété convenant parfaitement au thème traité, et d’une belle efficacité dans les scènes à caractère fantastique. Résultat : une ambiance réellement oppressante, un film qui reste réaliste, des images qui font parfois sursauter et un dénouement qui n’est certes pas follement original, mais qui est suffisamment inattendu pour que cela vaille la peine de ne pas le dévoiler !
Hypnose ne révolutionne certes pas le film fantastique, mais avec un bon scénario, une réalisation efficace, une bonne bande son, un Kevin Bacon excellent ... il s’avère un film très prenant et qui, un peu comme Fenêtre Secrète (que David Koepp réalisera quelques années après, d’après une nouvelle de Stephen King), peut séduire également un public habituellement peu intéressé par le fantastique.
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