Mutants
Les quelques lignes d’introduction du générique sont assez vagues : la population (laquelle ? on n’en sait rien...) a été décimée par un virus (lequel ? on n’en sait rien non plus) et le seul espoir semble résider dans l’existence d’une base militaire appelée "Noé". C’est le refuge que Sonia et Marco vont tenter de gagner ...
A partir d’un idée basique qu’on retrouve régulièrement dans les films du même genre (28 Jours Plus Tard, la saga des Resident Evil, Mulberry Street, Rec., pour n’en citer que quelques uns), voilà nos héros confrontés à des zombies.
Enfin ... pas tout de suite. Car on n’est pas censé savoir, au début du film, qu’il s’agit de cela (même si tout le monde s’en doute). Alors faisons comme si !
Très vite, Sonia (qui est médecin) se rend compte que son mari est contaminé. Le couple se réfugie, en pleine montagne, dans un sanatorium abandonné. Commence alors pour lui une lente déchéance (lente si on la compare aux effets des virus des autres films de zombies, généralement très rapides), physique et mentale. Ce n’est pas idiot de la part du scénariste dans la mesure où cet aspect a été rarement traité, si ce n’est dans La Mouche de Cronenberg. C’est aussi très français, ce côté intimiste d’un couple qui doit faire face à la maladie... mais ce n’est pas initéressant et David Morley se sort plutôt bien de l’exercice, avec quelques scènes à déconseiller aux âmes sensibles.
Dans l’ensemble, l’ambiance du film est d’ailleurs assez réussie. Le sanatorium abandonné est un décor idéal pour les scènes qui s’y déroulent et le réalisateur parvient à tirer le meilleur d’un budget très limité, avec notamment des maquillages impressionnants.
Les deux acteurs principaux sont également épatants. Hélène de Fougerolles, éternel espoir féminin du cinéma français, est une survivante tout aussi crédible que ses homologues anglo-saxonnes, dans un registre plus réaliste, par exemple, que Milla Jovovich ... Et Francis Renaud est saisissant dans son rôle de mari en voie de zombification, à la fois inquiétant et émouvant.
Malheureusement... on a fait le tour des points positifs du film, dont la deuxième partie s’avère nettement moins réussie que la première. Les quelques personnages secondaires qui vont rejoindre les deux héros n’apportent rien à l’intrigue, si ce n’est un peu de matière pour atteindre péniblement une durée de 1h25 ... Quant aux scènes finales avec les zombies, elles n’ont rien de transcendant et démontre que David Morley n’est pas meilleur que ses confrères anglo-saxons quand il s’agit de faire tressauter la caméra pour des plans qui dureront une demi-seconde chacun au montage afin de suggérer l’horreur, l’urgence et la panique ...
Le film se termine donc sur une fin vue et revue dix fois, avec un sauvetage in extrémis de l’héroine par un hélicoptère de la fameuse base Noé et des dernières images qui semblent suggérer que le bébé dont elle est enceinte pourrait bien ne pas être tout à fait normal ... de quoi préparer le terrain à une suite, sait-on jamais ? On pourrait quand même s’en passer, même s’il faut encourager les réalisateurs français à continuer à se lancer dans l’horreur, le fantastique et la SF !
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