Le Drôle de Noël de Scrooge (A Christmas Carol)

Et revoilà Zemeckis dans un film d’animation. C’est la deuxième fois qu’il donne dans le conte de Noël, après Pôle Express et la troisième fois qu’il explore les possibilités du "motion capture" dans le domaine de l’animation (après La Légende de Beowulf) ... sans oublier Qui Veut la Peau de Roger Rabbit à la fin des années 80. On va finir par se demander s’il serait encore capable de faire un "vrai" film ...
Scrooge est un vieil homme avare qui déteste par dessus tout Noël et tout ce que cela représente, en particulier faire des cadeaux et dépenser son argent, se retrouver en famille. Et tous ceux qui fêtent Noël, qu’il s’agissent des enfants qui jouent, les gens qui chantent des chansons de Noël dans la rue, de son neveu qui veut l’inviter à dîner, l’agacent au plus haut point.
Quelques temps après son décès, son associé revient pour une ultime visite, la veiller de Noël. Couvert de chaines qui symbolisent tout ce qui l’a empêché de vivre pleinement sa vie, il vient annoncer à Scrooge la visite de trois esprits dans la nuit à venir : celle de l’esprit des Noël passès , celle de l’esprit du Noël présent et celle de l’esprit des Noël à venir.
Le premier qui a l’espect d’un jeune garçon, lui rappelle les Noël de son enfance, parfois passés de manière solitaire ...
Le second lui apparaît sous les traits d’un géant d’âge mûr, au rire tonuitruant, qui va chercher parmi ses souvenirs ceux qui montrent un tournant dans sa vie, lorsqu’il a choisi de la consacrer à amasser de l’argent au détriment de sa vie privée... Il lui montre également le Noël de ses rares proches : celui de son employé et de sa famille, dont un des enfants est malade un enfant qui s’appelle Tim , ainsi que celui de son neveu, qui se moque de lui tout en regrettant son absence.
Le troisième est la Faucheuse elle -même qui lui montre que le prochain Noël pourrait bien être le dernier, la date inscrite sur sa pierre tombale étant celle du 25 décembtre ...et que sa mort laissera chacun indifférent.
A son réveil, Scrooge comprend qu’il devient urgent pour lui de changer de vie...
Techniquement, il n’y a rien à redire à ce film. On s’approche de plus en plus du photo-réalisme, le réalisme absolu, celui qui nous rendra impossible de faire la distinction entre animation et réalité... quoi que, dans ce domaine, Zemeckis semble avoir quand même un train (ou un vaisseau...) de retard sur James Cameron et son Avatar. Ce qui pose à nouveau la question de l’intérêt que peut revêtir ce genre de cinéma. OK pour de l’animation et des images de synthèse qui nous montrent autre chose que la réalité... mais à quoi bon utiliser des technologies sophistiquées et coûteuses pour reproduire la réalité ? A quoi bon embaucher Jim Carrey pour faire du motion capture si on ne le reconnaît même pas ? Pourquoi ne pas se contenter de filmer des scènes qui pourraient être réalisées dans des décors naturels, avec de "vrais" acteurs ? Tout cela semble un peu vain et trop artificiel ...
Le conte de Dickens, en revanche, ne perd rien de sa portée : la critique de la société anglaise et protestante du milieu du 19ème siècle est virulente et n’a rien perdu de son actualité. On y retrouve d’ailleurs certains éléments issus de sa propre enfance...
Comme conte de Noël, toutefois, on peut mieux faire ... Bien entendu, Scrooge finit (sous la menace, finalement !) par devenir gentil ... le fils de son employé est sauvé... et lui-même finit enfin par fêter Noël avec sa famille. Mais tout cela n’efface pas le côpté sombre du film, l’idée de vieillesse et de mort qui prédomine. Les enfants sont d’ailleurs quasi-absents du film, mis à part celui qui finit par échapper de justesse à la mort ! Ca fait peu, pour un conte de Noël...
Ce Scrooge est donc déconseillé aux plus petits. Pour les autres, il les aidera à réfléchir à la véritable significationd de Noël et au sens de la vie en général ... mais pour ce qui est de l’émerveillement recherché en cette période de l’année, il vaudra mieux chercher un autre film ! D’autant qu’à la différence du Grinch (dans lequel on retrouvait également) Jim Carrey, Scrooge n’a rien de subversif et rien de drôle ...
Scrooge est un personnage bien connu des enfants de nos amis anglo-saxons. Il fait depuis bien longtemps partie de leur culture et est un symbole de l’avarice... à tel point que le nom de Scrooge a été donné au célèbre personnage Disney que nous connaissons sous le nom de Picsou ...
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