Clones ( Surrogates)
Petit rappel de vocabulaire : un clone est une créature vivante, une réplique génétique artificiellement créée à partir de l’ADN de son modèle. Une créature mécanique et électronique, dont l’aspect humain est obtenu à l’aide d’une peau synthétique, s’appelle un robot ou, plus exactement, un androïde. Vous êtes prévenu(e) : vous ne verrez donc dans Clones que des androïdes et pas un seul clone. Quant au mot anglais "surrogate", il signifie "substitut". Le film aurait pu s’appeler Substitut, mais un génie du marketing a du s’imaginer que le grand public de comprendrait pas ce terme peu usité et donc peu vendeur. Voilà ce qui arrive quand on prend les gens pour des c... !
Dans un avenir proche, les progrès de la robotique et la recherche absolue de la perfection a permis à la plupart des humains de vivre leur vie par procuration, comme dirait Jean Jacques Goldman. Bien au chaud et l’abri, ils pilotent à distance un substitut qui agit en leur lieu et place. Bien évidemment, cette version artificielle d’eux-mêmes est jeune et belle... à tel point que les humains n’osent plus sortir de chez eux et s’affocher en public tels qu’ils sont réellement. Les rues sont désormais peuplées d’êtres physiquement parfaits...
Il existe toutefois des poches de résistance, des réserves dans lesquelles sont regroupés ceux qui considèrent que cette technologie est contre nature.
Alors que le criminalité a presque disparu, un substitut est assassiné en même temps que son propriétaire par une arme nouvelle. L’agent Tom Greer (Bruce Willis) est chargé de l’enquête. Mais au cours de celle-ci, son substitut est détruit. Tom doit réapprendre à vivre "normalement" et se réadapter à la vie à l’extérieur... au milieu des substituts !
Inspiré d’un comic book, ce film de Jonathan Mostow (réalisateur de Terminator 3) évoque un thème classique de la SF : celui de l’utilisation des robots, de la cohabitation hommes / robots, des répercussions sur l’homme de son remplacement par une machine. En 1954 dans Les Cavernes d’Acier, Isaac Asimov avait déjà imaginé un monde dans lequel les robots effectueraient toutes les tâches industrielles et dans lequel les hommes vivaient sous terre, ne supportant plus la vie à l’air extérieur et la lumière naturelle et craignant les contacts physiques avec leurs congénères ...
On n’est pas très loin de cette situation dans Clones. Et les implications du principe du pilotage à distance des substituts présente, d’un point de vue scénaristique, un formidable potentiel dont le film, hélas, n’explore qu’une infime partie et on imagine facilement toutes les possibilités pour d’autres intrigues policières ultérieures ...
Le scénario du film, malheureusement, ne comporte que peu de surprises et de rebondissements et on imagine assez facilement la fin... qui ne ferme toutefois pas la porte à une éventuelle suite. Du point de vuie visuel, le film est assez bien vu : mis à part les substituts, rien ne distingue en effet ce monde de celui que nous connaissons. Et même les effets spéciaux semble ne pas en être. Il pourrait presque s’agit d’un docu-fiction nous présentant les dernières avancées de la robotique...
En fait, l’effet spécial qui retient le plus l’attention, c’est la perruque de Bruce Willis ! Plus sérieusement, ce Bruce Willis rajeuni est assez perturbant et on se demande pendant une bonne partie du film quelle est la technique utilisée : personnage entièrement numérique façon Avatar, retouche d’image ou simple maquillage ?
On se demande d’ailleurs ce que Bruce Willis est venu faire dans cette production un peu trop moyenne pour une telle légende du cinéma et de la SF ! Sur un thème finalement assez proche, Gamer était nettement plus enthousiasmant et I, Robot reste la référence en matière d’enquête policière sur fond de société robotisée.
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