Morse (Lat den Rätte Komma in) -- Votre note ?
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Morse (Lat den Rätte Komma in)

Tomas Alfredson
mardi 25 mai 2010
par Didier Giraud
popularité : 1%

De deux choses l’une : soit on connaît bien le cinéma fantastique et dans ce cas, on voit clairement les grosses ficelles utilisées par le scénariste et le réalisateur et on s’ennuie, soit on ne connaît pas le cinéma fantastique et là, on peut prendre un certain plaisir avec un scénario qui peut sembler original ; mais la réalisation étant ce qu’elle est, on s’ennuie tout autant !

Bande annonce IMG/flv/Morse.flv

A 12 ans, Oskar est la tête de turc de ses camarades de classe. Introverti, il rêve de vengeance mais semble (heureusement) incapable de passer à l’acte... Un soir, il fait la connaissance d’une jeune et nouvelle voisine, aussi solitaire que lui, très pâle, ne sortant que de nuit et ne craignant pas le froid de l’hiver suédois ! Lorsqu’il se rend compte que son arrivée dans le quartier coïncide avec d’étranges meurtres et disparitions, Oskar comprend à qui - ou à quoi - il a affaire ...

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J’en vois déjà qui vont s’extasier sur le scénario génial, original ... mais ne faisons pas plus longtemps durer le suspense : l’intrigue de Morse n’est ni plus ni moins qu’un habile mélange d’Entretien Avec un Vampire (le roman d’Ann Rice comme son adaptation cinématographique) et des Prédateurs de Tony Scott, auxquels Tomas Alfredson et John Ajvide Lindqvist (l’auteur du best seller à l’origine de Morse) empruntent les deux idées majeures leur film : celle d’une vampire "enfermée" dans le corps d’une pré-ado (le personnage de Claudia dans Entretien avec un Vampire) et celle d’un compagnon / amant / assistant humain, déjà explorée par Catherine Deneuve et David Bowie dans les Prédateurs.

Oui mais, me dira-t-on, le personnage d’Oskar est émouvant et fascinant et ... Ah oui, effectivement, pour celui qui n’a jamais rencontré au cinéma le cliché de l’ado timide et maltraité par tous les petits durs de son école, effectivement, ça peut sembler une idée intéressante ! De ce point de vue là, on ne peut que regretter que le réalisateur n’aie pas davantage exploité son petit côté serial killer en puissance...

Oui, mais la photo, les paysages... c’est sombre et blanc en même temps, désertique et froid. Oui, bon, OK : c’est la Suède ! Et alors ?

Les plus pervers tenteront alors de m’amadouer en citant Guillermo Del Toro qui qualifie Morse (c’est sur la jaquette, alors ça doit être vrai) de "film le plus poétique et le plus obsédant qui soit". C’est ennuyeux, car Guillermo Del Toro est une pointure, un réalisateur capable du meilleur comme du meilleur et qui, en outre, doit en connaître un rayon pour ce qui est de la poésie et des obsessions, les deux étant amplement représentés dans son oeuvre (Le Labyrinthe de Pan, pour ne citer qu’un seul de ses films). Seulement, voilà : la poésie, comme les obsessions, ne sont pas universelles et ce qui est poétique et obsédant pour l’un peut parfaitement laisser froid l’autre... Et puis, poésie, est-ce nécessairement synonyme de lenteur et de plans qui s’étirent inutilement en longueur ? Les arbres suédois (ce n’est qu’un exemple parmi d’autres) sont-ils vraiment si beaux ? A moins que le film aie été coproduit par Ikéa...

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Si Morse a une qualité, c’est avant tout au talent de ses deux jeunes "héros" qu’il le doit. Kare Hedebrant (Oskar) comme Lina Leandersson (Eli) réalisent tous deux dans ce film une véritable performance d’acteurs... et permettent au film de tenir à) peu près debout en le portant à bout de bras. Mais à peu près seulement, car malheureusement, l’ennui guette le spectateur à tous moments. Il y a clairement, sur les deux heures de film, une bonne demi-heure en trop, peut être même davantage...

Bref, vous l’aurez compris, les prix remportés et la critique unaniment enthousiaste ne sont que fumisterie et poudre aux yeux. Pourquoi ? Comment ? Peu importe... Morse est un film dont vous pouvez vous passer, sauf si vous êtes fermement déterminé (ce qui ne serait pas une si mauvaise idée, cela dit) à passer en revue l’intégrale des films primés à Avoriaz / Gerardmer. Mais vous verrez que le cru 2008 laisse à désirer ...

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Pour ceux qui connaissent mal les vampires, sachez que selon la légende, ces créatures ne peuvent pénétrer chez quelqu’un que si elles y sont invitées (ce que les vampires obtiennent généralement par une forme d’hypnose). D’où le titre en VO : laisse moi entrer (à peu de choses près)...



Commentaires  (fermé)

Logo de mullinski
mardi 1er juin 2010 à 01h33, par  mullinski

Bonsoir Didier,

finalement, comme tu me l’avais proposé, je vais prendre ma plume... mais pour défendre "Morse" ^^

Car très franchement, lorsque je l’ai vu en salle (salle Art et Essai bien sûr puisque c’est un film d’ "auteur" ^^), j’ai été assez impressionné.

Évidemment, je suis forcément habitué aux films dit d’ "auteur" (et toi seul en connais la raison). Peut-être que ça m’a aidé à apprécier le film... je ne sais pas. Sans vouloir revenir sur cette appellation un peu idiote d’"auteur" qui a donné mainte fois lieu à des polémiques stériles, pour faire un parallèle, si j’avais vu "Solaris" de Tarkovsky avant 25 ans (âge approximatif de mon dé-pucelage cinéphilique ^^), j’aurais en toute évidence considéré que "Solaris" est une "grosse daube chiante et ennuyeuse à mourir", alors que c’est un chef-d’œuvre (d’après moi, hein ^^, tu trouves peut-être ce film très ennuyeux aussi, et je ne pourrais pas t’en blâmer).

Tout ça pour dire que sans vouloir aucunement comparé "Morse" à "Solaris", il y a dans ce film un coté inclassable, une ambiance tellement particulière, que j’en suis sorti extrêmement emballé.

Voyons tes arguments :

(...) soit on connaît bien le cinéma fantastique et dans ce cas, on voit clairement les grosses ficelles utilisées par le scénariste et le réalisateur (...)

Je suis loin d’être un expert en films fantastiques mais j’en ai quand même vu quelques-uns (certainement mois que toi, je l’avoue sans grande honte), alors soit j’étais tellement sous le charme que je ne me suis pas rendu compte des ficelles, soit de ficelles il n’y avait pas. Allez disons que c’est entre les deux...

(...) l’intrigue de Morse n’est ni plus ni moins qu’un habile mélange d’Entretien Avec un Vampire (le roman d’Ann Rice comme son adaptation cinématographique) et des Prédateurs de Tony Scott (...)

Peut-être bien... J’ai vu "Entretien avec un vampire" il y a de nombreuses années lors de sa sortie au cinéma. J’en garde un excellent souvenir, mais pas assez vif pour que ce Morse apparaissent comme une fade copie. Quand à "Predateurs" je l’ai raté (et comme je privilégie les sorties salles, j’ai peur de ne pas le voir avant quelques temps). Bref, un amateur tel que moi ne voit pas de sacrilège à avoir puisé dans ces deux films.

(...) De ce point de vue là, on ne peut que regretter que le réalisateur n’ai pas davantage exploité son petit côté serial killer en puissance...

Mouais, pas sûr... Il me semble qu’au contraire ça aurait fait un film trop évident/facile/superficiel/attendu (rayer la mention inutile). Au contraire, de mémoire (je l’ai vu il y a déjà plus d’un an), je crois que c’est ce qui fait l’intérêt du film : la rencontre entre un vampire et ce gamin mal dans sa peau... mais "humain", lui.

Oui, bon, OK : c’est la Suède ! Et alors ?

Alors rien, si ce n’est que ça fait plaisir de situer la trame d’une histoire de vampire en dehors de la Californie ou de la Transylvanie ! Et puis le sang sur la neige, ça en jette, non ? Pour ceux qui aime le froid, je leur conseille le film islandais "Jar City" (adapté d’un roman). Mais attention, ce n’est pas du fantastique, juste du polar glauque scandinave.

Les plus pervers tenteront alors de m’amadouer en citant Guillermo Del Toro qui qualifie Morse (c’est sur la jaquette, alors ça doit être vrai)

Effectivement c’est très pervers, jamais je n’oserai ^^

C’est ennuyeux, car Guillermo Del Toro est une pointure, un réalisateur capable du meilleur comme du meilleur et qui, en outre, doit en connaître un rayon pour ce qui est de la poésie et des obsessions, les deux étant amplement représentés dans son œuvre (Le Labyrinthe de Pan, pour ne citer qu’un seul de ses films).

Alors là, je dois avouer quelque chose : je me suis moi-même un peu ennuyé à la vision de "L’Echine du Diable" et j’ai aimé "Le Labyrinthe de Pan" sans le trouver grandiose pour autant : il me semble en être ressortie un peu déçu. Comme quoi.

Et puis, poésie, est-ce nécessairement synonyme de lenteur et de plans qui s’étirent inutilement en longueur ? Les arbres suédois (ce n’est qu’un exemple parmi d’autres) sont-ils vraiment si beaux ? A moins que le film ai été coproduit par Ikéa...

C’est incroyable cette sensation de lenteur : je n’en ai aucun souvenir ! Alors soit j’y suis déjà habitué et ça ne me fait plus rien de ne voir aucune action significative pendant plus de 5 minutes, soit le réalisateur a du talent et réussi à créer une atmosphère avec ces 5 minutes supplémentaires ? La question restera sans réponse...

Kare Hedebrant (Oskar) comme Lina Leandersson (Eli) réalisent tous deux dans ce film une véritable performance d’acteurs

Ah, enfin un peu de positif. Je te rejoins sur ce point ^^

En conclusion, il me semble que toute ces impressions sont, encore une fois, très (trop ?) subjectives. J’encourage tous les amateurs de cinéma à voir Morse, ne serait-ce que pour sa scène de fin, absolument ma-gis-trale, qui mérite bien le très hypothétique ennui préalablement ressenti...

Logo de Didier Giraud
mercredi 26 mai 2010 à 17h33, par  Didier Giraud

Ben non... justement, au départ, je savais pas :) Tu avoueras que Fantastic’Arts n’est pas spécialement connu pour primer le cinéma d’auteur ...
Et puis, même si j’ai été déçu par Millenium (tant de buzz pour si peu...), j’avais bien aimé Dead Snow, donc je n’avais d’a priori sur le cinéma du Nord. Evidemment, si on m’avait dit "Bergman" dès le début, j’aurais probablement hésité. Mais j’aurais quand même voulu voir ce que ça pouvait donner avec une histoire de vampire ! Quant au cinéma d’auteur ... je n’y suis pas allergique THX 1138, Fahrenheit 451, Alphaville, Bugs, A Scanner Darkly, Donnie Darko, peuvent être considérés comme du cinéma d’auteur et ils font partie des films que j’apprécie. Mais en ce qui concerne Roeg et Morse, c’est vrai que je n’ai guère été sensible aux ambiances et aux choix artistiques des 2 réalisateurs, c’est clair :)

Logo de dr frankNfurter
mercredi 26 mai 2010 à 15h53, par  dr frankNfurter

Bon y’en a marre, ça suffit maintenant, on croit rêver, les Roeg, maintenant Morse , stop ! :-D
Films du Nord à la mode, j’en sais foutre rien, toujours est-il que ce film est magnifiquement intimiste et est tout sauf tape à l’œil et va à l’encontre des poncifs du genre. Après, si on aime pas le cinéma de Bergman ou celui qui s’en rapproche, je ne sais pas pourquoi on perd son temps à regarder des films qui dès le départ seront détestés, catalogués, de la même manière quand on a déjà un a apriori sur le cinéma d’auteur, on reste cantonné au divertissement.

Un conseil, évite alors Trouble Every Day :-P

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