Running Man
Running Man réussit en effet l’exploit rare d’être un double, et presque un triple plagiat ! Plagiat de Stephen King, dont le roman publié en 1982 est fortement "inspiré" d’une nouvelle de Robert Sheckley de 1958, Le Prix du Danger. Plagiat du film, sorti 4 ans après le film d’Yves Boisset, Le Prix du Danger. Plagiat, enfin, des costumes et véhicules de Mad Max 2 (même s’ils sont loin de valoir les originaux) utilisés par les adversaires de Schwaerzenegger. Ca fait quand même beaucoup ...
Ben Richard est un mauvais flic : lorsqu’on lui ordonne de tirer sur une foule désarmée, il refuse ! Il est donc logiquement condamné à passer un certain temps en prison ... à moins qu’il accepte de participer à un jeu télévisé particulièrement violent du nom de Running Man dans lequel il va devoir combattre à mort, sans armes, contre divers adversaires équipés d’armures et d’armes diverses (lace-flammes, tronçonneuse ...).
Peut être (c’est le passage destiné à apaiser la colère des fans de ce film ...) que lorsqu’on découvre Runnning Man sans avoir vu avant Le Prix du Danger, ni Mad Max 2, sans savoir qui est Stephen King et encore moins Robert Sheckley ... peut être que que dans ces conditions ce film peut peut sembler acceptable.
Mais quand même ... Paul Michael Glaser accumule les clichés. Rien ne nous épargné : références à l’antiquité et à ses gladiateurs, aux dictatures du genre de celle de 1984 d’Orwell, en passant par les inévitables "phrases choc" du genre "I’ll be back". Il est vrai que les deux font généralement bon ménage, et qu’il est de coutume dans les dictature de donner au peuple "du pain et des jeux" pour mieux l’asservir. Mais cela a déjà été vu bien avant, dans Rollerball par exemple.
Décors et effets spéciaux sont tout à fait corrects. Les costumes en revanche frôlent le ridicule. Qu’il s’agisse de la combinaison jaune de Schwarzie ou des accoutrements de ses adversaires, qu’on croirait sortis de mauvais comics, on a vraiment l’impression par moments d’avoir affaire à une série B sans budget, ce qui n’est pourtant pas le cas.
Le seul propos véritablement intéressant du film est sa critique de la télé-réalité. Mais là aussi, hélas, ça a déjà été fait ... dans Le Prix du Danger, d’Yves Boisset, un film autrement plus prenant et réaliste. On peut d’ailleurs regretter que le scénario du film n’ait pas été davantage fidèle au roman de Stephen King ... son héros, motivé par la volonté de gagner l’argent nécessaire aux soins de sa fille malade, aurait peut être été plus intéressant, plus émouvant.
Encore un mauvais choix, pour un film qui cumule décidément trop de défauts par rapport à ses trop rares qualités.
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