L’Assistant du Vampire (Cirque du Freak : The Vampire’s Assistant)
Darren Shan est le nom du jeune héros du film, mais également celui de l’écrivain qui a écrit cette nouvelle saga de vampires une de plus, pourrait-on dire) qui compte aujourd’hui une quinzaine de volumes ! Difficile de ne pas penser à Twilight à la vue de l’affiche du film, avec son héros doté d’un look à la Robert Pattinson ... et le fait est que Darren Shan a fait un véritable carton en librairies dans les pays anglo-saxons, au même titre que Stephanie Meyer et J.K. Rowling. Mais le film, me direz-vous ?
Darren est un jeune garçon sans histoire et bien dans sa peau, dans son lycée et dans sa famille et son ami Steve a bien du mal à le faire sortir du (un peu trop ?) droit chemin pour l’inciter à faire les 400 coups avec lui... jusque au jour où le destin les amène à croiser la route du Cirque du Freak, un cirque où sont exposés des monstres de foire : femme à barbe, homme serpent...
Fasciné par les vampires, Steve croit reconnaître le dompteur de Madame Octa, ’une énorme tarentule. Selon lui, il s’agirait de Larten Crepsley, un homme ayant été soupçonné de vampirisme... et Darren, fasciné par les araignées, parvient à s’emparer de Madame Octa.
Mais l’araignée va semer la panique dans son école et piquer son ami Steve, qui tombe dans le coma. Pour le sauver, Darren se tourne vers Crepsley ... qui lui propose de devenir son assistant, en échange de l’antidote.
C’est ainsi que Darren va devenir un semi-vampire... s’attirer la haine de Steve qui rêvait de devenir immortel et accesoirement, mettre fin à une trève qui durait depuis 200 ans entre deux factions de vampires !
Ne cherchez pas dans ce film un quelconque hommage au film Freaks (La Monstrueuse Parade) de 1932 : Freaks est tout simplement le mot anglais pour "monstres de foire" ! Cela dit, l’idée de situer l’action dans un cirque de ce genre est plutôt brillante et donne au film un certain cachet.
On ne peut en dire autant, en revanche, de cette étrange tarentule rouge et bleue ! Mais sans doute s’agit-il d’un subterfuge destiné à la rendre un peu moins effrayante pour un jeune public ? De même d’ailleurs que l’absence de la moindre goutte de sang, ce qui est quand même un comble pour un film de vampires !
Mais même si on peut trouver par ci, par là, quelques petites maladresses, L’Assistant du Vampire surprend agréablement. Le premier atout du film est son imprévisibilité : on ne sait pas où on va, vers quoi le scénério va nous faire basculer. Humour, action, épouvante (à petites doses, certes, mais quand même), romantisme ... les mauvaises langues ne manqueront d’ailleurs pas de dire que le scénariste et le réalisateur ne le savent pas plus que les spectateurs ! Mais on peut également penser que précisément, l’excellent Brian Helgeland (1) et Paul Weitz ont fait le choix d’éviter les clichés...
C’est ainsi que le héros, par exemple, n’a rien à voir avec les ados introvertis, victimes de leurs camarades de classe qui finissent par se découvrir une âme de héros et conquérir la plus jolie fille du lycée ! Darren est dès le début du film un jeune garçon plutôt beau gosse, populaire, studieux et à l’aise avec ses parents ... et en tant qu’assistant du vampire, il s’avère plutôt maladroit ! Rien à voir avec le passé tragique d’Harry Potter, sorcier surdoué ...
Paul Weitz n’en rajoute pas davantage au niveau de sa galerie de monstres, on optant pour des freaks "classiques" et en évitant de sombrer dans le mélo et les messages politiquement corrects sur la tolérance et le droit à la différence. Une sobriété qui fait plaisir à voir !
Si on ajoute à cela un casting plutôt sympathique, avec une Salma Hayek en femme à barbe (quel gâchis !), quelques apparitions de Willem Dafoe et surtout un excellent John C. Reilly, qui lui aussi parvient à ne pas trop en faire (ce devait pourtant être tentant), dans le rôle central du vampire Crepsley, on obtient un film qui constitue une agréable surprise. Il s’agit certes d’une production destinée à la jeunesse, ce qui lui impose certaines limites, mais une production qui sort quelque peu de l’ordinaire d’un genre habituellement très formaté... et d’un qui ne ressemble pas du tout à son affiche !
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(1) Dans un genre qui n’a rien à voir avec les thèmes traités sur ce site, je signale que Brian Helgeland a produit, écrit et réalisé Chevalier, un film aussi sympathique qu’original, avec des joutes moyennageuses sur fond de musique rock !