Killer Instinct - Split Second
En 2008, la pollution a plongé le monde dans la pénombre et le réchauffement climatique a provoqué une montée du niveaux des eaux. Londres est inondée et les rats ont envahi la ville. Et un tueur en série implacable rôde, qui signe ses meurtres en arrachant le coeur de ses victimes... Harley Stone est sur sa piste. Il semble avoir un sixième sens qui l’attire vers le tueur. Mais ses supérieurs se demandent s’il n’est pas en train de devenir fou, après la disparition de se coéquipier, assassiné par le tueur...
La première bonne idée du film, c’est d’abord d’avoir situé l’action dans une ville de Londres aux allures post-apocalyptiques, plongée dans l’obscurité et la crasse, ce qui contribue à donner une ambiance assez glauque et angoissante.
La seconde bonne idée, c’est d’avoir imaginé un monstre qu’on ne voit quasiment pas, qu’on aperçoit parfois fugitivement, un dixième de seconde par ci, un dixième de seconde par là, un peu à la manière de la créature d’Alien.
Du point de vue du scénario, c’est un peu moins original. Lorsque son supérieur attribue à Harley Stone, flic dur et violent, un jeune coéquipier tout droit issu de l’école de la police scientifique, on comprend très vite qu’on est dans un "buddy movie" tout ce qu’il y a de plus classique, avec les inévitables frictions du début entre deux personnages que tout oppose et la grande réconciliation de la fin, le tout parsemé de quelques notes d’humour (assez réussies d’ailleurs). La mort de l’ancien coéquipier, tué par le monstre et ayant plongé Stone dans la déprime et l’alcool, fait aussi très "cliché"...
En revanche, la nature du monstre est, elle, un peu plus recherchée. Alors qu’on aurait pu craindre au début du film d’ avoir affaire à un dérivé de Predator, le scénario part vers une direction plutôt inattendue, mélangeant science, astrologie et satanisme de façon intéressante, à défaut d’être totalement convaincante.
On retrouve évidemment avec grand plaisir un Rutger Hauer au meilleur de sa forme et égal à lui-même dans ce rôle de flic dur à cuir, ainsi que Kim Catrall (déjà vue dans Les Aventures de Jack Burton Dans Les Griffes du Mandarin, ainsi que dans Star Trek VI). On aperçoit également le visage bien connu de Pete Postlethwaite, hélas disparu le jour de la rédaction de cet article.
Bien réalisé en dépit d’un budget qu’on imagine assez limité, efficace dans les scènes d’action et de suspense, Killer Instinct nous propose un monstre plutôt original et presque fascinant... ce qui est déjà très au dessus de la moyenne des films de ce genre ! La preuve qu’avec quelques astuces peu coûteuses et quelques bonnes idées, il reste possible de réaliser un bon petit film de SF / horreur.
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