Le Prince De La Nuit (Tome 1 Le Chasseur - Tome 2 La Lettre De L’Inquisiteur)
Il y a bien longtemps, au moyen-âge, Kergan le vampire mordit la femme du seigneur Jehan Rougemont, obligeant celui ci à mettre fin à sa vie avant qu’elle devienne elle aussi un vampire. Rougemont décida alors de tout quitter pour retrouver Kergan et se venger. Le début d’une longue chasse et même d’une vendetta s’étalant sur plusieurs siècles … jusqu’aux années 30, lorsque Vincent Rougemont, en proie à de violents cauchemars, se tourne vers son grand-père pour découvrir la vérité sur les rêves qui le hantent. Lui aussi, à son tour, va se lancer à la recherche de Kergan…
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette BD n’apporte pas grand-chose au thème archi-rebattu du vampire. Même son titre - le prince noir - ne fait guère preuve d’originalité. Quant à celui qui porte ce titre, il est d’une banalité affligeante avec ses airs d’aristocrate quelque peu pervers, sa grande cape, ses cheveux noirs (les vampires sont rarement blonds, vous avez remarqué ?), ses yeux sombres (et parfois rouges) et ses dents évidemment pointues ! Il s’appelle Kergan mais il pourrait tout aussi bien s’appeler Dracula ou Nosferatu, ce serait du pareil du même tant il ressemble au personnage si souvent incarné par Christopher Lee dans les années 60.
Dracula avait son Van Helsing … et Kergan a son Rougemont. Dracula était, à sa façon, un séducteur et Kergan l’est tout autant. On pourrait continuer ainsi à décliner longuement les similitudes entre le vampire « classique », tel qu’il est généralement décrit et Kergan.
Sur la forme, c’est tout aussi traditionnel. Pas déplaisant, mais pas transcendant non plus, le dessin de Swolfs ne comporte pas vraiment de caractère distinctif, ce n’est pas là non plus que l’amateur de BD trouvera son bonheur, même si certaines planches sont assez réussies, les différentes époques et ambiances étant généralement bien rendues.
Qui dit vampire dit bien souvent érotisme, mais là non plus il n’y a pas de quoi fouetter un chat ! Les parents pourront sans problème laisser leurs enfants lire Le Prince De La Nuit, partant du principe qu’il y a une forte probabilité qu’ils aient déjà vu bien pire sur le net ! Certes, on aperçoit par ci-par là quelques femmes nues, mais cela reste dans un registre vraiment gentillet …
Le seul véritable intérêt de cette BD - et sa seule orginalité - tient dans l’alternance entre les récits nous montant les Rougemont du passé (celui du frère Aymar, dans La Lettre de L’Inquisiteur, un moine qui lui aussi se réfugiera dans la mort plutôt que de subir la morsure d’un vampire) et celui de Vincent, qui dans le tome 2 rencontre la belle Elise, qui va évidemment devenir l’enjeu de son combat l’opposant à Kergan... C’est cette dimension historique donne une ampleur intéressante à l’affrontement entre les descendants de Jehan Rougement et le prince de la nuit... heureusement, car sans cela, on aurait eu bien du mal à trouver
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