Les Voyages de Gulliver (Gulliver’s Travels)
Lemuel Gulliver végète depuis de nombreuses années dans un poste subalterne du service courrier d’un grand journal, plus intéressé par les jeux vidéo et le rock and roll... et par une charmante journaliste, dont il est secrètement amoureux. Pour la séduire, il décide se se faire passer pour un journaliste et se voit confié un reportage dans le triangle des bermudes. Pris dans une tempête soudaine, il fait naufrage et se retrouve à Lilliput, un royaume peuplé d’habitants minuscules...
On pouvait craindre le pire au vu de la bande annnonce et de ce gulliver très américain, en short et à l’embonpoint sans doute nourri de hamburgers et de Budweiser... Il faut dire qu’on est loin ici du conte philosophique de Jonathan Swift, qui n’apparaît d’ailleurs même pas au générique. C’est peu dire que les producteurs (dont Jack Black) et le réalisateur ont fait preuve sur ce coup là d’un superbe manque d’élégance...
Si toutefois on oublie Swift et si on accepte le parti-pris consistant à faire des voyages de gulliver une simple comédie, il faut bien reconnaître que le film atteint son objectif, notamment auprès du jeune public.
Il faut dire que les producteurs se sont donnés les moyens de réaliser un véritable blockbuster, avec un budget de 110 millions de dollars ! Résultat, les effets spéciaux sont impressionnants de réalisme et les décors somptueux : un vrai régal pour les yeux !
Pour son premier véritable film (il était jusqu’alors spécialisé dans l’animation et avait notamment réalisé l’excellent Monstres Contre Aliens), Rob Letterman fait preuve d’un savoir-faire évident... mais il faut bien avouer que Les Voyages de Gulliver repose essentiellement sur les (larges) épaules de Jack Black, pour lequel le film semble avoir été taillé (peut être aussi parce qu’il en est l’un des producteurs...). L’acteur, déjà vu dans de nombreux films de SF (dont le King Kong de Peter Jackson), évolue ici dans un registre dans lequel il est parfaitement à l’aise, très bien entouré par Emily Blunt (Wolfman, L’Agence), Amanda Peet (2012) et Chris O’Dowd, excellent dans le rôle d’un irrascible général.
Certes, on sourit plus qu’on ne rit véritablement et la plupart des ressorts comiques sont très convenus et manquent d’originalité, comme ces références à Star Wars déjà vues et revues 100 fois ... mais il y a de bons moments (personnellement, j’ai bien aimé l’inventivité dont font preuve les lilliputiens pour construire tout et n’importe quoi). L’ensemble est fort sympathique et parvient à éviter la plupart du temps l’humour lourdingue et très en dessous de la ceinture qui est la marque de certaines comédies américaine.
Il y a donc pire que ces Voyages de Gulliver pour tuer une heure et demi de temps mais malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser que s’inspirer du célèbre roman de Swift et dépenser 110 millions de dollars pour ça, c’est quand même un peu du gâchis. En même temps, ce n’est pas de mon fric ni du votre qu’il s’agit, alors ne boudons pas notre plaisir !
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