La Révolte Des Triffides (Day Of The Triffids)
Venues de l’espace, les triffides attendaient patiemment leur heure... Et lorsqu’une pluie de météorites s’abat sur la terre, diffusant détranges lumières qui rendent l’humanité aveugle, elles saisissent leur chance. Elles grandissent, se mettent à se déplacer et à attaquent les hommes, qui ne peuvent plus se défendre. Seuls quelques rares humains ont échappé à la cécité. Parmi eux, Bill Masen, un marin hospitalisé et qui portait un bandage, qui va venir en aide à une jeune fille rescapée d’une catastrophe ferroviaire. Ensemble, ils vont fuir vers le sud, traversant la France, en direction de l’Espagne, à la recherche d’une base militaire encore opérationnelle. Pendant ce temps, isolés dans un phare et encerclés par les triffides, un couple de scientifiques tente de trouver un moyen de lutter contre les redoutables plantes...
En 1951, John Wyndham (également l’auteur du fameux roman Les Coucous de Midwich, ayant été adaptés au cinéma sous le titre Le Village Des Damnés) publiait The Day Of The Triffids, véritable roman post-apocalyptique qui s’intéressait aux différentes sociétés que tentaient d’établir quelques poignées d’humains isolés, organisés en poches de résistance (société polygame, religieuse, dictature, etc).
Le film inspiré du roman ne retient malheureusement que quelques éléments du roman, raccourcissant de manière éhontée les débuts de l’invasion des triffides* et inventant une fin simpliste, à l’image de celle de La Guerre Des Mondes** (par ailleurs beaucoup plus optimiste que celle du roman). Il se retrouve ainsi vidé de la plupart de la substance du roman, louchant davantage vers le film d’horreur que vers la science fiction.
Ce n’était pas la première fois que les humains se retrouvaient confrontés à une menace végétale, puisque la Créature de La Chose d’Un Autre Monde (sorti en 1951) et L’Invasion Des Profanateurs de Sépultures (sorti en 1956) nous avaient déjà montré que des plantes pouvaient s’avérer de redoutables adversaires... mais elles avaient forme humaine et leur nature végétale n’était que suggérée. Ici, les triffides sont de véritables plantes et le réalisateur s’attarde à de nombreuses reprises sur elles, ce qui laisse malheureusement largement le temps au spectateur de la piètre qualité des effets spéciaux. Même si quelques scènes vers la fin du film sont plutôt réussies et assez impressionnantes (pour l’époque), on ne peut pas dire que l’on frissonne ou que l’on sursaute à la vue de ces plantes plus ridicules qu’effrayantes !
Les personnages, heureusement, sont plutôt attachants, même s’ils n’ont pas grand chose à voir avec ceux du roman, puisque Bill Masen se retrouve ici dans la peau d’un marin, alors qu’il était biologiste dans le roman et que le biologiste (alocoolique) du film, Tom Goodwin, était totalement absent du roman ! Il faut d’ailleurs signaler que ce personnage a été ajouté à la fin du tournage, le film étant trop court et que les scènes additionnelles ont été réalisées par un grand spécialiste du genre, Freddie Francis !
Pourtant, en dépit de ses nombreux défauts, La Révolte Des Triffides reste un film important dans l’histoire du cinéma fantastique, puisqu’aussi bien 28 Jours Plus Tard ou encore The Walking Dead, entre autres, lui ont fait référence en débutant avec un homme se réveillant dans un hôpital désert... Et puis, ce n’est quand même pas tous les jours qu’on peut voir des hommes affronter des asperges géantes !
* Dans le roman, les triffides étaient une espèce génétiquement modifiée (déjà !) par les russes pour en faire une arme biologique. Un accident, suite à un vol de graines par une multinationale de l’agro-alimentaire, avait ensuite permis aux triffides, cultivées pour leur huile, de se répandre un peu partout dans le monde. Et c’est une guerre dans l’espace, consécutive à la mise en orbite de satellites militaires qui avait provoqué la cécité des humains du fait de radiations dans l’atmosphère touchant le nerf optique...
** Dans La Guerre Des Mondes, les martiens étaient vaincus par une bactérie se trouvant dans notre air... Dans La Révolte Des Triffides, les végétaux sont littéralement désintégrés par l’eau de mer, qui les transforme quasi-instantanément en une sorte de bouillasse verte !
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