Sortilège (Beastly)
Kyle Kingson est jeune, beau, riche, promis à un brillant avenir... et il le sait. Il a de qui tenir, avec un père présentateur de télévision ! Sûr de lui, imbu de sa personne, égoïste, il ne rate jamais une occasion de rabaisser ceux qui l’entourent. Jusqu’au jou où il humilie Kendra, une jeune fille au look gothique qui avait eu le tort de s’opposer publiquement à lui mais qui va s’avère être une sorcière. Pour se venger, elle lui jette un sort : Kyle devient hideux, son visage et son corps recouverts d’étranges cicatrices et il a un an pour trouver une personne qui lui dise "je t’aime" avec sincérité, sans quoi il restera tel qu’il est à jamais. Il se tourne alors vers Lindy, une jeune fille dont il avait fait connaissance peu de temps avant...
Que les amateurs de sorcellerie et d’horreur se calment : Sortilège est, à peine, un film fantastique et ses effets spéciaux se limitent au maquillage, heureusement plutôt réussi, qui fait d’Alex Pettyfer un individu pas vraiment attrayant, à défaut de le rendre réellement monstrueux. Il est clair que le propos n’était pas d’aller vers l’horreur, mais plutôt vers la bluette sentimentale, à l’image de la saga Twilight.
Pour ce qui est du scénario, on ne vas pas revenir sur La Belle Et La Bête, le conte aux multiples adaptations cinématographiques et télévisuelles (dont une série dans les années 80), si ce n’est pour dire que Sortilège n’en retient qu’une seule idée (importante, ce la dit), celle de la beauté intérieure qui peut parfois se cacher derrière une apparence repoussante.
Et cela suffit à Daniel Barnz, scénariste et réalisateur, pour faire un film qui ressemble finalement beaucoup à la version longue d’un épisode de Smallville... ce qui n’est pas une insulte mais permet de situer dans quel "créneau" se situe Sortilège.
Mais, plutôt intelligemment, Barnz fait appel à deux jeunes acteurs bien connus des ados : Vanessa Hudgens, célèbre pour son personnage de Gabriella Montez dans High School Musical et vue aussi dans le film de Jonathan Frakes,Thunderbirds, ainsi que dans Sucker Punch, de Zack Snyder, dans un registre très différent, également en 2011 ; et Alex Pettyfer, héros de l’adaptation cinématographique des aventures d’Alex Rider, ainsi que du film Numéro Quatre.
Tous deux se sortent plutôt bien de leur rôles respectifs, elle en éternelle petite amie idéale et lui en beau gosse au bon fond en dépit des apparences. La vraie fausse bonne idée, en revanche, c’est d’avoir fait appel à Neil Patrick Harris (le drôlatique Barney de la série How I Met Your Mother) pour un rôle de mentor aveugle dans lequel son potentiel comique est malheureusement totalement sous-exploité.
Mais en dépit des acteurs, le film souffre d’un scénario un peu trop léger, d’une légère surdose de bons sentiments (la domestique et l’aveugle qui finiront par retouver respectivement ses enfants et la vue)et surtout de l’absence d’un véritable suspense puisque pas un seul moment on ne doute que Lindy finira par aimer Kyle. Même la "sorcière" n’est guère effrayante puisqu’on se rend compte assez vite qu’elle a surtout cherché à donner une bonne leçon à ce vilain garnement de Kyle, plutôt qu’à lui infliger une affreuse vengeance.
Pas ennuyeux mais pas enthousiasmant non plus, Sortilège est un spectacle familial, vraiment tous publics, qui retiendra davantage l’attention des jeunes ados que de leurs parents. Mais pour les ados amateurs des sagas Saw ou Destination Finale, ça semblera sans doute un peu léger !
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