Terra Nova
En 2149, la terre est surpeuplée, surpolluée, quasiment invivable. Le seul espoir pour un monde meilleur est Terra Nova, une colonie située 85 millions d’années dans le passé, auquel les terriens ont accès via une faille spatio-temporelle.
La famille Shannon s’est rendue coupable d’un crime grave : donner naissance à un troisième enfant. Le père, policier, est condamné à la prison. Sa femme, une scientifique brillante, obtient une place dans le 10ème pélerinage vers Terra Nova pour elle et ses deux premiers enfants. Mais elle parvient à faire évader son mari et finalement, toute la famille se retrouve réunie dans ce monde pour un nouveau départ, une seconde chance, dans ce monde qui ressemble pour eux à un paradis.
Mais il n’y pas de paradis sans sacrifice et les Shannon vont découvrir que ce monde recèle ses propres dangers et qu’en dépit des apparences, il risque même de ne pas être si différent que cela de celui qu’ils viennent de quitter ...
Steven Spielberg, principal producteur de la série, n’est pas le seul grand nom ayant participé à ce qui est sans doute la série la plus chère de l’histoire de la télévision, puisqu’on trouve également les noms de Brannon Braga et Rene Etchevarria, tous deux bien connus des fans de Star Trek pour avoir écrit plus d’une centaines d’épisodes et par ailleurs co-créateurs respectifs des séries Flashforward et Les 4400 !
Cela peut expliquer que l’attente autour de Terra Nova ait été très forte... une attente déçue, si l’on en croit la critique (mais aussi le public, avec des audiences assez faibles aux Etats Unis.
On a beaucoup reproché à Terra Nova ses nombreuses influences (notamment celle de Lost), son manque d’originalité en dépit d’une idée de départ plutôt séduisante et son côté un peu mélo et très grand public. Des dinosaures (un différent par épisode) pour séduire les enfants, un peu d’action pour le public masculin, des histoires d’amour et de famille pour le public féminin, une happy end systématique : il faut bien avouer qu’après un pilote (épisode double destiné à lancer la série) plutôt réussi tout cela composait une bouillie assez insipide, pas si éloignée que ça par moments d’une version SF de La Petite Maison Dans La Prairie ! Du moins dans les premiers épisodes, dont les scénarii sont en outre assez "bateau" : des jeunes isolés à l’extérieur du camp aux prises avec la faune hostile, une épidémie due à un étrange virus, une invasion de dinosaures volants...
Heureusement, les derniers épisodes (sur 13 au total) s’avèrent bien meilleurs*. Les auteurs et producteurs ont-ils voulu réagir aux audiences décevantes et aux critiques ou bien cela était-il prévu dès le départ ? Difficile à dire, mais il est évident que les derniers épisodes marquent un virage dans la série, avec notamment l’arrivée d’un "méchant" digne de ce nom et une véritable intensité dramatique. Du coup, la présence des "classe 6", cette colonie ennemie qui mène une véritable guérilla contre Terra Nova, prend tout son sens.
On pourra éventuellement regretter l’idéologie assez nauséabonde véhiculée par la série au travers du personnage de Taylor (Stephen Lang, vu récemment dans Avatar), sorte de leader charismatique et de dictateur, certes plutôt sympathique, juste et éclairé... mais dictateur quand même, à la tête de sa petite armée privée !
Mais la série a le mérite de se terminer en beauté (avec un final qui rappellera des souvenirs aux lecteurs de Terre Champ de Bataille de L. Ron Hubbard) et de proposer une véritable fin, apportant des réponses aux principaux mystères évoqués dans les 12 premiers épisodes. Et si on pouvait avoir quelques doutes sur l’intérêt de la série au vu des premiers épisodes, on n’a qu’une seule envie à l’issue du 13ème et dernier : qu’une deuxième saison soit lancée. Mais ce n’est pas gagné d’avance, semble-t-il. Alors croisons les doigts car on aimerait bien savoir ce que cachent les territoires maudits...
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* C’est à se demander si les critiques attendent d’avoir vu l’intégralité de la saison avant de donner leur avis... dans le cas présent, j’aurais tendance à penser que non !
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