Sharknado
Une tempête particulièrement violente se déchaîne sur Los Angeles, provoquant des inondations, et des tornade au dessus du Pacifique aspirent un énorme banc de requins... Lors les requins commencent à envahir la ville, faisant de nombreuses victimes, un surfeur part avec ses amis à la recherche de son ex-femme et de sa fille pour les sauver. Mais les tornades approchent de la ville, amenant avec elles des centaines de requins...
Un nanar qui s’assume peut-il faire un bon film ? C’est la question qu’on peut légitimement se poser au vu de ce Sharknado.
Que le film soit un nanar semble pourtant indiscutable, ne serait-ce que par son scénario improbable, partie du genre d’idée (une tornade aspire des requins et les rejète au dessus d’une ville) qu’on ne peut avoir, sans doute, qu’au cours d’une soirée bien arrosée entre potes.
Et s’il n’y avait que ça, encore... mais bon nombre de scènes du film (parmi les plus mémorables d’ailleurs) enfoncent le clou, montrant les personnages se livrer à de véritables parties de ball trap sur des requins volants ou encore "éteindre" les tornades en lançant des cocktails molotov ! Sans parler de ce dernier affrontement entre le héros équipé d’une tronçonneuse et un requin tombant du ciel sur lui...
Mais dans la plupart des nanars, il y a une sorte de je-m’en-foutisme, de mépris du spectateur qu’on ne retrouve pas, bizarrement, dans la réalisation de Sharknado.
Evidemment, les effets spéciaux sont loin d’être convaincants... mais pour un budget d’un million de dollars, ils sont loin d’être ridicules. Les acteurs ne sont pas des stars mais pas des inconnus non plus (notamment Tara Reid, déjà vue dans Alone In The Dark, Incubus, Urban Legend, Les Enfants De Salem) et il font leur métier avec sérieux (même si on peut imaginer que ça n’a pas dû être facile !).
Le réalisateur lui aussi a plutôt fait du bon travail, avec les moyens et les délais dont il disposait, faisant de son mieux pour dissimuler la pauvreté des effets spéciaux et donnant au film une certaine efficacité.
Car on ne s’ennuie pas avec ce Sharkano, qui nous plonge très vite dans l’action et ne lève ensuite jamais le pied. Il faut dire aussi que le scénario, aussi délirant soit-il, a au moins le mérite d’être original et permet d’éviter les clichés du genre. Cai ils sont nombreux les nanars consacrés aux requins*, mais on finit invariablement par en revenir à des scènes vues et revues des dizaines de fois depuis Les Dents De La Mer... sauf pour Sharknado !
Pas étonnant, donc, que les réseaux sociaux se soient emparés du film pour faire un certain buzz, ce qui a valu à cette production signée The Asylum (grand spécialiste des mockbusters) et SyFy, une certaine notoriété et une belle rentabilité !
Du sérieux et encore du sérieux, voilà la recette de ce nanar qui ne tente à aucun moment de jouer la carte du second degré et assume courageusement et avec honnêteté son statut, pour un résultat finalement plutôt plaisant et jamais ennuyeux. Et en prime, évidemment et comme tout bon nanar, ça fait sourire. Que du bonheur, comme on dit...
* le nanar de requins est d’ailleurs en train de devenir un sous-sous-genre à lui tout seul, avec de nombreuses productions ces dernières années, qui n’hésitent pas à pousser le bouchon de plus en plus loin, avec des titres tels que Jurassic Shark, L’Attaque du Requin à Deux Têtes ou Megashark vs. Crocosaurus...
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