Le Chaos (Left Behind)
Rayford Steele, pilote d’avion de ligne, a prévu de s’offrir une petite parenthèse dans sa vie conjugale lors d’une prochaine escale, avec une de hôtesse. Sa fille, de passage, découvre son projet mais ne dit rien à sa mère, très croyante et dont elle ne partage pas les idées. A l’aéroport, elle fait la connaissance de Buck Williams, un jeune reporter, qui embarque à bord de l’avion de père. L’avion décolle et quelques minutes plus tard, une partie des passagers disparaît. A terre, le même phénomène se produit. Il ne reste des disparus que leurs vêtements. Peu à peu, les survivants comprennent l’incroyable vérité...
C’est devenu une sorte de sport national aux Etats Unis comme en France : chaque fois qu’un nouveau film avec Nicolas Cage sort sur les écrans, on le scrute pour se moquer gentiment de sa nouvelle coupe de cheveux (très variable il est vrai selon les films) et descendre le film en flammes. Il est vrai que Nicolas Cage n’a pas toujours fait les meilleurs choix dans sa carrière, mais il faut bien avouer que les critiques ne sont jamais tendres avec lui. Le Chaos ne fait pas exception à cette règle, avec trois nominations aux Razzie Awards (Pire film, pire scénario, pire acteur) ! Mais est-ce mérité ?
Tiré de la saga Les Survivants de l’Apocalypse de Tim LaHaye (un pasteur) et Jerry Jenkins, qui a connu un certain succès aux Etats Unis, le scénario reprend la théorie (controversée !) dite de l’enlèvement, selon laquelle Dieu rappellerait à lui en premiers les croyants, laissant les autres faire face au chaos qui en découlerait... Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cette saga est adaptée au cinéma, puisqu’une première trilogie était sortie en vidéo en 2000, 2002 et 2005.
Mais ce genre de sujet particulièrement polémique requiert un talent hors du commun. Traiter de la religion n’est jamais facile, encore moins dans un film de SF, devant un public qui a souvent un esprit critique très développé. Robert Zemeckis y était parvenu dans Contact, de même que Albert et Allen Hugues dans Le Livre d’Eli, par exemple... mais Vic Armstrong (cascadeur reconverti en réalisateur) n’est pas Robert Zemeckis !
Car si on met de côté le fond, aussi polémique pour un croyant que passionnant pour un fan de fantastique et de SF, Le Chaos s’avère extrêmement décevant sur la forme. En effet, en concentrant une grande partie de l’action du film à bord d’un avion, Vic Armstrong en a fait un film catastrophe des plus classiques, reprenant tous les clichés du genre qui remontent aux années 70... Y compris la lenteur avec laquelle l’intrigue évolue, le temps qu’on fasse connaissance avec tous les passagers de l’avion... dont certains semblent sortir d’une parodie du genre Y a-t-il un PIlote Dans l’Avion !
Mais à part ça, il n’y a pas de quoi hurler au nanar... Certes, on a connu Nicolas Cage plus éveillé (il a vraiment l’air de s’ennuyer dans ce film, comme s’il imaginait déjà les critiques !) et mieux coiffé aussi (puisqu’une chronique digne de ce nom, le concernant, se doit d’évoquer ce sujet). Certes, le budget de 16 millions de dollars était sans doute un peu trop juste pour un film de ce genre, comme le chemisier de la charmante hôtesse ( 2 ou 3 tailles de plus n’auraient pas été de trop !) qui se retrouve coincée dans l’avion avec lui (Nicky Whelan, déjà aperçue dans le Halloween 2 de Rob Zombie, ainsi que dans Paranormal Movie)... mais le film reste regardable et ne sombre que rarement, à deux ou trois moments peut être, dans le ridicule. C’est déjà deux ou trois de trop, me direz-vous. C’est vrai, mais mais on a connu pire, bien pire...
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