Le Septième Fils
Après avoir été emrisonnée pendant plusieurs siècles par l’épouvanteur Gregory, la sorcière mère Malkin finit par se libérer et n’a qu’une seule idée en tête : se venger de Gregory et des humains. Leur premier affrontement provoque la mort de l’assistant de Gregory, qui prend alors un nouvel apprenti, Tom, le septième fils d’un septième fils. Mais la formation d’épouvanteur, pour apprendre à lutter contre les sorcières et les forces obscures, prend en principe une dizaine d’années. Or Gregory et Tom n’ont que quelques jours devant eux avant la prochaine lune, qui donnera à Malkin et à ses alliés sa pleine puissance...
Très librement inspiré du premier roman du cycle de l’épouvanteur (The Wardstone Chronicles) de Joseph Denaney, le Septième Fils est une vraie bonne surprise.
Evidemment, dès qu’on parle fantasy classique, on a tendance à avoir en tête l’oeuvre de Peter Jackson avec ses deux trilogies du Seigneur Des Anneaux et du Hobbit et il est vrai qu’il a placé la barre à une très haute altitude !
Mais par chance, Le Septième Fils n’ a que quelques éléments en commun avec la fantasy de Tolkien. On retrouve certes un vieux sorcier et un jeune héros, des créatures monstrueuses et de la magie, mais l’absence de combats opposant de gigantesques armées évite d’avoir à faire une comparaison qui ne serait évidemment pas en faveur du film de Sergueï Bodrov...
Et pour le reste, Le Septième Fils n’a rien à envier à personne, avec son budget proche des 100 millions de dollars et son casting de luxe, puisqu’on y retrouve notamment Jeff Bridges, Julianne Moore, Ben Barnes (le prince Caspian de la trilogie Narnia) et Olivia Williams ! Les scènes d’action sont efficaces, bien dosées (rien à voir avec les superbes mais interminables batailles signées Peter Jackson), avec des effets spéciaux parfaitement réussis... avec ce brin d’originalité indéfinissable que peut apporter un réalisateur d’origine russe et qui constitue un véritable "plus" pour le film.
Ceux qui n’ont pas lu les romans apprécieront sans doute également les rebondissements du scénario, qui permettent de découvrir des personnages plus complexes et moins manichéens que ce qu’on pouvait imaginer... ce qui est également le cas de certains personnages secondaires, notamment les alliés de la sorcière Malkin, qui s’avèrent plutôt intéressants, aussi bien pour leurs capacités que pour leur caractère. Quant à l’inévitable histoire d’amour, elle réserve quelques surprises et quelques péripéties, et s’avère un peu moins mièvre que ce à quoi Hollywood nous a habitué ces dernières années. Et même si tout cela reste très "grand public", Le Septième Fils n’est pas pour autant un de ces films pour adolescents qui ne cessent de se suivre et de se ressembler...
A l’évidence, voilà un film qui s’impose par une relative sobriété et une relative simplicité, mais qui a largement le potentiel pour donner naissance à une saga de qualité. On en a vu d’autres qui étaient bien moins riches que l’univers imaginé par Joseph Delaney ! Et comme le succès de ce premier épisode a été au rendez-vous, on peut espérer voir prochainement la suite des aventures de l’épouvanteur...