Mega Shark vs. Mecha Shark
Un iceberg remorqué jusqu’au port d’Alexandrie en Egypte implose soudainement, libérant un Megalodon, gigantesque requin qui expédie d’un coup de sa puissance le remorqueur jusqu’aux pyramides de Ghizeh. Aussitôt, le monde entier se met en état d’alerte et lance aux trousses du Megalodon le Mecha Shark, un sous-marin expérimental qui ressemble au requin géant. D’après la spécialiste Emma McNeil, en effet, le Megalodon serait à la recherche d’une partenaire pour se reproduire...
La première phrase du bref résumé ci-dessus donne le ton général du film : comment peut-on imaginer remorquer un iceberg* jusqu’en Egypte ??? Mais on n’est pas à ce genre de détail près chez The Asylum, société de production devenue célèbre pour ses nanars et ses mockbusters (versions low cost de blockbusters dont ils empruntent le titre, légèrement modifié, comme par exemple Transmorphers).
De plus, le nanar de requin est en train de devenir un sous-genre à lui tout seul, comment peuvent en témoigner la multitude de films sur ce thème, tous plus nuls les uns que les autres. C’est d’ailleurs devenu, notamment avec Sharknado (un nanar déjà culte), une véritable compétition : c’est à celui qui produira le scénario le plus saugrenu, les scènes les plus invraisemblables (à moins que ce soit l’inverse) et les efferts spéciaux les plus mauvais ! Et dans ce domaine, The Asylum a acquis une certaine expérience puisque Mega Shark vs. Mecha Shark est déjà le troisième volet de la "saga" Mega Shark, après Mega Shark vs. Giant Octopus et Maga Shark vs. Crocosaurus...
Il n’y a guère que les acteurs, curieusement, qui font de leur mieux pour prendre ça au sérieux... ce qui demande une bonne dose de professionnalime, ou d’inconscience. Car quand on voit le mégalodon croquer un avion de ligne en plein vol (ce qui demande, à supposer qu’une telle bestiole puisse sauter aussi haut, un sens aigu de la visée et un timing hors du commun pour attraper un objet lancé à 800 km/h !), ou couler un porte avions, il y a de quoi se poser quelques questions !
Mais quand on est spectateur, il n’y a pas de questions à se poser. Si on a choisi de regarder Mega Shark vs. Mecha Shark, on sait généralement à quoi s’en tenir et à quoi on s’expose. Si ce n’est pas le cas, de toute façon, on ne tient pas plus que quelques minutes... Mais si on est amateur de nanar et qu’on a décidé de se faire une soirée entre potes, pourquoi pas ?
Cela dit, ce genre de nanar volontaire à regarder au 2ème voire au 3ème degré risque de trouver rapidement sa limite... car il semble peu probable d’arriver à faire beaucoup plus nul que les dernières productions du genre !
* des projets existent, certes, mais on est encore loin de pouvoir promener un glaçon géant dans des mers chaudes sans le faire fondre !