L’Invasion Des Araignées Géantes (The Giant Spider Invasion)
Peu de temps après la chute d’une météorite, des phénomènes électriques et magnétiques inconnus perturbent la vie quotidienne des habitants d’une petite ville du Wisconsin et provoquent même le crash d’un avion. Alors que deux scientifiques de la NASA viennent enquêter sur place, Dan Kester et sa femme Ev découvrent d’étranges géodes, qu’ils décident de ramener chez eux. De retour, ils tentent d’en ouvrir une. Lorsqu’ils y parviennent enfin, ils ont la surprise de trouver à l’intérieur une pierre qui ressemble à un diamant. Mais aucun d’entre eux n’a remarqué que la géode abritait également une araignée...
Evidemment, avec un titre pareil (et il est le même en anglais), il ne fallait pas s’attendre à un chef d’oeuvre... Et effectivement, on se rend très vite compte que bon nombre des codes du nanar sont respectés dans ce film devenu presque culte aux Etats Unis à force de rediffusions, mais beaucoup plus confidentiel en France (sorti dans quelques salles en 1976, puis en DVD récemment).
Le scénario, pour commencer : il ne suffisait pas que les araignées soient géantes, il fallait qu’elle vienne de l’espace et même, mieux encore, d’un univers parallèle ! Et évidemment, les dialogues sont à la hauteur de l’ambition du scénario...
La bande son, ensuite : composée et interprètée par un musicien ( quoi que ?) qui semble avoir découvert le synthétiseur et s’amuser à en tourner tous les boutons pour voir quel son pourra bien en sortir (c’est ainsi que fonctionnaient les synthés de l’époque), elle pourrait être qualifiée, au mieux, de psychédélique. Mais elle est surtout complètement nulle !
Les effets spéciaux, enfin : dans ce domaine-là, le film de Bill Rebane est un modèle du genre ! L’araignée géante est tout simplement grotesque, ce que le réalisateur explique (et il a sans doute raison) par la part infime du budget attribuée aux effets spéciaux (10 000 dollars environ sur 300 000), à son grand regret.
Toutefois, L’Invasion Des Araignées Géantes n’est pas totalement dénué d’intérêt. Tout d’abord, ses acteurs (de solides habitués des films de série B ou de séries TV) sont loin d’être mauvais (à la différence des voix françaises, pour ceux qui ont la "chance" d’avoir une version en VF !). Et la première partie du film, avant que les araignées deviennent géantes (et grotesques, donc), fonctionne plutôt bien... surtout si on est un tant soit peu arachnophobe (ce qui est généralement le cas de celles et ceux qui regardent ce genre de films). Car là, il ne s’agit plus d’effets spéciaux, mais bien de véritables mygales bien velues, de toutes les couleurs (et visiblement bien nourries, les sales bêtes). Du coup, cette partie du film s’avère assez flippante et vous pouvez être certain qu’après avoir vu une certaine scène, vous ne regarderez plus jamais votre mixer comme avant...
Une autre scène du film s’avère assez marquante, lorsque une femme se couche pour s’endormir et qu’une mygale montée sur le lit s’approche de son visage... la tension est à son comble lorsque soudain elle se relève. On se dit alors que tout ira bien pour elle. Mais lorsqu’elle ouvre un tiroir, des pattes géantes en sortent... et c’est le tournant du film car peu de temps après, elle se fait attaquer par une araignée encore plus gigantesque. Bref, en quelque seconde on bascule dans le grand n’importe quoi et c’est à partir de ce moment-là que l’amateur de nanar se réveille et commence à franchement s’amuser !
L’invasion Des Araignées Géantes n’est ni le premier ni le dernier film à nous montrer des araignées gigantesques. Jack Arnold l’avait fait bien avant (en noir et blanc) avec Tarantula. Et en 2002, Ellory Elkayem avait proposé avec Arac Attack une comédie plutôt déjantée et réussie ! Il est clair, au petit jeu des comparaisons, que le film de Bill Rebane ne joue pas dans la même cour... mais bravo à la collection "Les inédits du cinéma bis" pour avoir sorti de l’oubli ce film plutôt sympathique !