Steamboy
Comme son père Edward et son grand-père Lloyd, deux ingénieurs employés par la fondation O’hara, le jeune Ray Steam est fasciné par les machines à vapeur. Lorsque Ray reçoit un colis contenant une étrange sphère, deux hommes de la fondation tentent de s’en emparer. Mais le grand-père de Ray intervient pour les en empêcher et, après avoir annoncé à Ray que son père est mort, lui confie la sphère en lui demandant de tout faire pour éviter que la fondation mette la main dessus et l’amène à Londres, où va bientôt avoir lieu l’Exposition Universelle. Ray s’enfuit en utilisant une machine de son invention. Mais il n’est pas au bout de ses surprises...
Auteur d’Akira (le manga et le film), Katsuhiro Otomo a pour habitude de ne pas faire les choses comme les autres et il le prouve une nouvelle fois avec ce film qui dénote au sein de la production japonaise d’animés.
En effet, si les dessins animés japonais sont devenus célèbres, c’est pour tout sauf la qualité des dessins en question ! Il faut pourtant bien reconnaître que pour Steamboy, Otomo a apporté un soin bien particulier aux dessins, avec notamment des décors somptueux, fourmillant de détails et avec un réalisme parfois assez étonnant. Et s’il est le film animé le plus cher de l’histoire japonaise avec un budget d’environ 20 millions de dollars, on comprend vite pourquoi (même si ce budget reste très inférieurs à celui des grands films d’animation américains).
Ceux qui apprécient l’esthétique steampunk se régaleront sans doute à la vision de toutes ces machines remplies de rivets, de boulons, d’engrenages, de valves, de tuyaux de cuivre ert de manomètres... mais il est vrai que Steamboy est à tous points de vue une oeuvre steampunk, dans tous les sens du terme.
Véritable uchronie se déroulant au XIXème siècle, Steamboy nous montre un monde dans lequel la machine à vapeur est sur le point de prendre le dessus sur toutes les autres technologies, notamment grâce aux travaux de la famille Steam*. En fait les Steam, c’est un peu l’équivalent de Howard et Tony Stark de chez Marvel, si la vapeur avait remplacé les microprocessurs !
Et l’utilisation, bonne ou mauvaise, de la science est d’ailleurs le thème central de Steamboy, avec d’un côté la fondation O’hara et le père du jeune Ray qui ne songent qu’à développer de nouvelles armes et de l’autre, la vision du grand-père Steam qui rêvait d’utiliser sa technologie pour créer un gigantesque parc d’attractions... la scène du film qui nous laisse entrevoir ce qu’aurait pu être ce "Steamland" ne manque d’ailleurs pas de poésie.
On peut certes s’étonner qu’un japonais s’intéresse à l’angleterre du XIXème siècle et truffe son film de références anglo-saxonnes, avec une jeune fille nommée Scarlett O’hara (qui est le nom de l’héroïne d’Autant En Emporte Le Vent !) et le personnage de Robert Stephenson (qui est le fils de l’inventeur considéré comme l’inventeur du chemin de fer)... mais en tout cas, le film a été diffusé aux Etats Unis avec les voix de Patrick Stwart, Anna Paquin et Alfred Molina, entre autres !
On pourrait reprocher au film son côté un peu trop répétitif, avec une fin un peu longue à venir (pour une durée totale de deux heures et six minutes)... mais c’est bien le seul défaut de ce film visuellement étonnant et dont le scénario réserve quelques belles surprises. A tel point qu’on pourrait finir par se dire qu’une adapation en live serait une bonne idée !
* Je le précise quand même, au cas où vous ne le sauriez pas (ou au cas où vous ne l’auriez pas encore deviné à la lecture de cette chronique) : "steam" signifie "vapeur" en anglais...