Star Wars IX : L’Ascension de Skywalker
Alors que Leia, après la disparition de Luke, a pris en charge la formation de Jedi de Rey, Kylo Ren parvient à mettre la main sur un orienteur, une relique très rare susceptible de le guider vers Exegol, le monde ancestral des Sith. Arrivé sur la planète, il y découvre que Palpatine a survécu à la destruction de la deuxième étoile de la mort et qu’il s’est servi de Snoke pour préparer l’avènement d’un nouvel empire, à l’aide d’une flotte de 10 000 vaisseaux tueurs de planètes. Lorsque la rumeur du retour de Palpatine se répand, Rey se met à son tour à la recherche d’un orienteur capable de l’emmener sur Exegol. Mais elle est toujours inexplicablement liée à Kylo Ren...
Star Wars VIII : Les Derniers Jedi, avait divisé les fans : d’un côté, ceux qui trouvaient que le film de Rian Johnson apportait un vent de fraîcheur et d’originalité à la saga, avec un scénario comportant quelques surprises et des scènes retrouvant le souffle épique des débuts, et de l’autre des puristes estimant que le film s’éloignait trop des canons de l’œuvre de George Lucas.
En dépit d’un succès incontesté au box-office de ce précédent opus, Disney a choisi de faire revenir J.J. Abrams aux manettes. On se souvient que son Star Wars VII : L’Eveil De La Force, avait été un long hommage à Star Wars : Un Nouvel espoir, allant jusqu’à reprendre une trame scénaristique qui frisait le remake ! Et d’une certaine manière, J.J. Abrams a remis ça pour ce dernier film, multipliant le "fan service", en utilisant notamment les voix des principaux acteurs de la saga (Ewan McGregor, Liam Neeson, Samuel L. Jackson, Hayden Christensen, James Earl Jones et même Alec Guiness, le Obi-Wan Kenobi de 1977). Il a également offert des apparitions à certains membres éminents de la production, tels que John Williams ou Frank Oz... sans parler du retour de Ian McDiamid (le Palpatine de la 2ème trilogie), de Billy Dee Williams (Lando Calrissian) et bien entendu de Harrison Ford pour une de ces séquences fantomatiques dont Star Wars a le secret... même lorsqu’il ne s’agit pas d’un personnage maîtrisant la Force !
Tout cela, heureusement, reste très discret et ne nuit pas au déroulement du scénario, qui tente de "rattraper", avec plus ou moins de bonheur et de pertinence, les écarts introduits par le précédent film. A tort ou à raison, chacun appréciera... Mais quel que soit le regard qu’on puisse porter sur Star Wars VIII, il faut bien reconnaître que ce retour de Palpatine sur le devant de la scène, sonne faux et semble tomber comme un cheveu sur la soupe. Et de là à penser que le scénario est tiré par les cheveux... C’est là qu’on se prend à regretter qu’il n’y ait pas eu sur Star Wars un Kevin Feige capable, comme cela l’a été dans l’univers Marvel, d’assurer une continuité et une cohérence qui manquent cruellement à cette dernière trilogie Star Wars. Car clairement, ce retour de Palpatine (qui, sur le fond, n’a rien de scandaleux si on considère l’importance du personnage dans la saga) aurait pu être mieux amené.
Par respect pour cette œuvre qui s’étale tout de même sur plus de quarante ans (et c’est sans doute loin d’être fini), on ne s’amusera pas à relever les incohérences. Les plus puristes des fans s’en chargeront ! Mais tout de même... les fans resteront sans doute sur leur faim avec cette histoire d’amour (?) entre Rey et Kylo Ren. Autant le principe de la dyade dans la Force constitue une innovation plutôt heureuse, autant cette romance semble tomber, là encore, comme un cheveu sur la soupe, d’autant qu’elle se termine aussi vite qu’elle avait commencé !
Heureusement, le film bénéficie d’un rythme assez effréné qui empêche le spectateur de trop réfléchir, avec son lot de scènes d’action propres à un blockbuster de ce genre (au budget de 275 millions de dollars, tout de même !), et d’effets spéciaux spectaculaires... C’est là qu’on voit le savoir-faire de J.J. Abrams, même si l’ensemble reste un ton en dessous de l’épisode précédent, en termes d’originalité, mais aussi d’intensité, même si on ne retrouve pas dans film l’équivalent de l’attaque des bombardiers du début de Star Wars VIII, du sacrifice de kamikaze de l’amiral Holdo ou de la scène de Luke Skywalker faisant face, seule, à une impressionnante rangée de quadripodes impériaux (AT-AT). Sauf peut-être avec cette vision d’une flotte monstrueuse de destroyers tueurs de planètes, dont la photo ci-dessous ne donne qu’un aperçu très parcellaire...
Le réalisateur évite aussi l’écueil d’une fin trop pompeuse, grandiloquente et interminable, à la façon par exemple du Retour du Roi (3ème et dernier volet de la saga du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson), qui aurait sans doute été une véritable purge pour les spectateurs et les fans. Cela a pourtant sans doute été tentant... Mais heureusement, J.J. Abrams a su faire preuve d’une forme d’humilité et de sobriété. Tant mieux pour la saga, qui ainsi se termine comme elle avait commencé, sans prétention en dépit d’un succès invraisemblable qui aura fait d’elle un phénomène de société planétaire.