Des Monstres Attaquent la Ville ( Them ! )
Curieusement, 1954 a été l’années des fourmis, entre celles de taille normale, mais carnivores de Quand la Marabunta Gronde de Byron Haskin et celles, géantes, de Them. Ce thème des créatures gigantesques et mutantes, résultant des radiations a été repris de nombreuses fois, au japon avec Godzilla et ses nombreuses suites, mais également aux Etats Unis avec toutes sortes d’animaux et en particuliers d’insectes. Bert Gordon, un des spécalistes du genre, s’est lui aussi intéressé aux fourmis géantes avec Empire of the Ants. Mais Them est le meilleur des deux.
Dans les années 50, le cinéma de Science Fiction s’est concentré sur deux grands thèmes : quand il ne s’agissait pas d’une forme ou d’une autre d’invasion extra-terrestre ( traduisez : des communistes), alors il s’agissait généralement de la peur du nucléaire (traduisez : des communistes également)... Des Monstres Attaquent la Ville appartient évidemment à cette deuxième catégorie !
Le scénario est donc on ne peut plus simple : dans le désert du nouveau mexique, après une explosion nucléaire, des fourmis géantes s’en prennent aux humains. L’armée parvient à éradiquer la menace... qui va surgir à nouveau, cette fois au beau milieu d’une des plus grandes villes des Etats Unis.
Sans être très original, le scénario comporte suffisamment de trouvailles et de rebondissements pour maintenir un certain rythme et un certain suspense jusqu’à la fin du film. Bien entendu, on a droit aux sempiternel défilé de G.I.’s et de leurs superbes véhicules, véritable passage obligé dans ce genre de film à l’époque (jetez un oeil à la bande annonce si vous voulez voir ce que je veux dire)... mais à part ça, il n’ y a pas grand chose à reprocher à ce film.
Paradoxalement, une de ses plus grandes qualités, sur le plan visuel, est d’être en noir et blanc ... ce qui cache efficacement un certain nombre d’imperfections des effets spéciaux, compréhensibles en 1954 !
Il faut également souligner le talent du réalisateur, qui est parvenu à trouver le bon équilibre (les fourmis ne sont ni trop, ni trop peu présentes et les scènes ni trop courtes ni trop longues) tout en évitant, par son inventivité, le piège de plans trop répétitifs. Il utilise également très bien les bruitages stridents (censés être émis par les fourmis), quelque peu agaçants par moment, mais qui contribuent à créer une ambiance stressante.
Les acteurs font une honnête prestation, et il faut signaler pour les Trekkies une (très) courte apparition de Leonard Nimoy, le futur Monsieur Spock de Star Trek.
Alors pour changer, pourquoi ne pas regarder un vieux, mais bon film de SF ?
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Sur le thème des insectes et des mutations, le meilleur film est sans aucun doute l’extraordinaire Phase IV, de Saul Bass. Eles ne sont certes pas géantes...mais finalement bien plus effrayantes !