La Route
Un homme et son jeune fils vêtus de haillons déambulent sur la route avec un caddie comme unique bien. Ils veulent rejoindre le Sud.
Leurs visages sont recouverts en permanence de masques car l’air est devenu toxique. Tout autour d’eux est recouvert de cendres, plus rien ne pousse : les arbres sont calcinés, les rares fruits desséchés, les animaux ont disparu.
Les villes qu’ils traversent sont abandonnées depuis longtemps. Les maisons ont été pillées, mais le père et son fils y trouvent parfois des restes de nourritures... quelques fois ils découvrent avec horreur des hommes, femmes et enfants entassés vivants, nus et démembrés dans les caves qui servent de garde-manger aux « Méchants », des survivants devenus cannibales.
Pourtant le père s’accroche à l’idée que vers le sud, la vie est là, prête à leur laisser une chance…
« La Route » est un roman difficile. L’histoire qu’il décrit est d’un désespoir implacable. Le style est particulier : il n’y a pas de chapitre. Peu de ponctuation. Les dialogues entre le père et le fils sont brefs, allant à l’essentiel des besoins des personnages : survivre et garder espoir. Les descriptions sont courtes : un sujet, un verbe, un complément. Ce style épuré accentue l’impression de néant qui est présent dans chaque page. Le froid vif, la crasse, la faim, la peur, la cendre, mais aussi le pourrissement représentent le quotidien des survivants.
Le père, pourtant, luttera jusqu’à l’épuisement pour que son fils accepte l’existence d’un Passé autre que ce monde où règne la Mort. Il s’accrochera jusqu’à son dernier souffle à ses valeurs et ses souvenirs de bonheur possible. Ainsi, les dernières pages de « La Route » rappellent la fin du plus beaux des romans humanistes de John Steinbeck : « Les Raisins de la Colère ».
Le lecteur restera longtemps submergé par « La Route » et sa description atroce de fin du monde.
Un roman à découvrir de toute urgence.
Une adaptation cinématographique est en cours, avec Viggo Mortensen, laissant envisager un film sublime à venir !