Invasion Los Angeles (They Live)
Tiré d’un roman au titre évocateur (They live, we sleep), Invasion Los Angeles est avant tout une vision de l’amérique assez particulière... c’est la vision de John Carpenter, et elle n’est pas tendre. Sous couvert d’un petit film opposant une poignée de résistants terriens à des envahisseurs extra-terrestres qui ont pris tous les postes clé du gouvernement, des entreprises, de l’armée et de la police, Carpenter dénonce la société de consommation américaine ... mais à sa façon, c’est à dire qu’on ne s’ennuie pas une seule minute, loin de là !
Carpenter a choisi comme héros cette fois un acteur assez approximatif, ancien catcheur, au look bourrin qui fleure bon l’amérique profonde ... Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est parfait dans le rôle du gros balaise un peu paumé, à la recherche d’un boulot dans les quartiers les plus zonards de Los Angeles. Et son nom est révélateur : John Nada (soit le prénom le plus banal qui soit et nada qui signifie "rien" en espagnol)...
Mais le paumé va assister à un affrontement entre des policiers et des citoyens qui semblent pourtant assez inoffensifs ... et va tomber par hasard sur un carton rempli de paires de lunettes dotées d’étanges facultés.
Sans les lunettes, le monde est "normal" ... Avec les lunettes, on découvre que certaines personnes ont un visage monstrueux (on comprend rapidement qu’il s’agit d’extra-terrestres) et que les murs de la cité des anges (comme les écrans de télévision) sont couverts de messages subliminaux : obéissez... consommez ... soumettes-vous ... l’argent fait le bonheur ... le télévision dit la vérité, etc...
Le message est clair, pas besoin de le développer ! Et à partir de là, Carpenter va prendre un malin plaisir à placer son héros dans des situations où il va à tour de rôle flinguer (pour la bonne cause, puisque ce sont des aliens) des policiers, des businessmen, des employés de banque ...
Et au passage, on appréciera la description de la vie des couches sociales les plus défavorisées(malheureusement très proche de la réalité) sous Reagan, et qui reste d’actualité aujourd’hui encore.Du grand Carpenter donc, entre westerne et SF, et en dépit d’un budget famélique.
La phrase du film : j’étais venu ici pour mâcher du chewing gum ou tirer dans le tas ... manque de bol, je n’ai plus de chewing gum. Elle était faite pour Stallone, celle là !
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