Brocéliande
Au risque de décevoir les rares fans de Brocéliande, le vrai nom du réalisateur de leur film culte n’est pas Doug Headline, mais Tristan Jean Machette... C’est tout de suite moins glamour ! Cela dit, Tristan Jean Machette possède un CV plutôt sympathique, puisqu’il fut notamment l’un des créateurs du magazine Starfix, après avoir travaillé pour le cultissime (et cette fois ce n’est pas ironique) Métal Hurlant. Malheureusement, comme réalisateur ...
Un groupe d’étudiants en archéologie travaille sur des fouilles sur un site celte dans la forêt de Brocéliande, lorsque débute une série de meurtres étranges destinés à accomplir une très ancienne cérémonie des druides (et non pas des droïdes) celtes...
Voilà, ça tient en une phrase ! Le reste est hélas tellement prévisible que cela ne mérite pas d’être développé. Et ce qui est imprévisible, malheureusement, résulte d’incohérences du scénario !
En effet, qui n’a pas deviné que le meurtrier était le petit ami de l’héroïne ? En revanche, il était plus difficile d’imaginer que le petit ami en question, une fois plongé nu dans une marmite celte dans laquelle mijotaient 3 têtes coupées, ressortirait transformé en monstre, coiffé d’un casque de VTT celte (on le voit bien à la fin, lorsque le professeur sort du souterrain) et armé d’une lance dotée d’une sorte de scie circulaire celte...
Mais avant d’en arriver là, il faut patienter une heure. Et ça peut parfois paraître long, une heure ... A ce sujet, ce film apporte une preuve indéniable du fait qu’il n’y a pas qu’aux Etats Unis qu’on trouve des acteurs qui jouent avec leurs pieds dans des séries Z ! Au début, je croyais qu’ils étaient simplement mal doublés ... étais-je bête ! J’avais oublié qu’il s’agissait d’un film français !
D’ailleurs à ma connaissance, on n’a plus revu par la suite aucun des ados jouant les archéologues, à l’exception de la belle Alice Taglioni, dont la décapitation constitue la scène la plus réussie du film !
Quant à la réalisation, elle manquait peut être de moyens, mais elle manque aussi cruellement de rythme et d’inventivité. On a connu des épisodes de Fort Boyard plus trépidants que la première heure de Brocéliande... et que dire de ces combat chorégraphiés à la manière d’un film avec John Wayne ? Et je te donne un coup... et tu tombes... et tu te relèves péniblement... et je reste sans bouger jusqu’à que tu me donnes un coup... et je tombe... et je me relève péniblement... et je reste sans bouger jusqu’à ce que ... etc.
Heureusement, la fin du film relève un peu le niveau d’ensemble. Le monstre, notamment, est assez réussi (avec toutes les réserves déjà évoquées). Et le passage se déroulant dans les souterrains de Brocéliande parviennent à capter l’attention. Le scénario n’est toujours pas plus cohérent (apparemment, pour désamorcer une bombe, il suffit de planter une lance dans le détonateur !) mais au moins, l’action est correctement menée et les dialogues réduits à l’essentiel, ce qui est un vrai soulagement !
Faut-il criitiquer pour autant Tristan Jean Machette ? Certainement pas ! Il a eu le mérite de faire un film fantastique, en France, avec des français. Un film est aussi un travail d’équipe, et les compétences en France en matière de film fantastique devaient être rares en 2002... Donc même si son film n’est pas vraiment réussi, bravo à lui pour avoir contribué à ouvrir la voie !
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Je n’ai pas vérifié mais ... il me semble que l’incantation prononcée par le professeur à la fin du film pour tenter d’arrêter le monstre est la même que celle prononcée au début du film Excalibur. Hommage ou copie ? A moins qu’il ne s’agisse d’une véritable incantation celte ... Brrrrrr !
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