Aux Portes de l’Au-Delà (From Beyond)

Le docteur Pretorius, persuadé qu’un autre monde, invisible, est à notre portée, travaille sur le résonatreur, une invention permettant d’acquérir un 6ème sens et découvrir cet autre monde, en stimulant par des vibrations particulières la glande pinéale. Malheureusement, il disparaît au cours d’une expérience et son assistant, Crawford Tillinghast, manque de justesse de passer pour fou…Heureusement pour lui, Katherine McMichaels, une psychologue semble prête à le croire et accepte de reconstituer l’expérience. Ensemble, eux aussi vont découvrir ce monde invisible… et découvrir aussi que la machine ne se contente pas de le rendre visible, mais ouvre une véritable porte, qui fonctionne dans les deux sens. Ils vont également découvrir que le docteur Pretorius n’est pas mort…
On prend les mêmes et on recommence. Un an après Re-animator, Stuart Gordon embauche le même duo d’acteurs, Jeffrey Combs et Barbara Crampton, écrit un scénario adapté d’une nouvelle de H.P. Lovecraft, fait appel à Richard Band pour la musique et à Brian Yuzna pour la production… et c’est parti pour une nouvelle plongée dans l’horreur, mais cette fois bien plus profonde et sans le côté un peu humoristique de Re-animator. Accrochez-vous, ça décoiffe !
Car du point de vue des effets spéciaux, c’est particulièrement réussi … et le seul film de cette époque auquel on puisse le compparer, de ce point de vue là, est bel et bien le terrifiant The Thing. Comme dans le film de Carpenter, en effet, le corps humain est déformé au-delà de toute mesure, sans autre limite que celle de l’imagination du réalisateur… qui cette là devait être en ébullition !
Mais il serait injuste de réduire From Beyond à ses effets spéciaux, aussi horrifiants soient-ils. Une fois de plus, l’univers de Lovecraft fait merveille et, avec un minimum de libre adaptation aux préoccupations de notre époque, semble ne pas avoir pris une seule ride. Et le scénario de Stuart Gordon s’avère plus riche et plus surprenant que la bande annonce peut le laisser supposer …
L’idée qu’un autre monde - une autre dimension pour utiliser un terme de SF - puisse être aussi proche de nous tout en étant aussi différent et étrange, a quelque chose de fascinant et, bien entendu de terrifiant. L’idée aussi que la stimulation d’une glande puisse modifier nos perceptions, mais également nos comportements, est tout aussi inquiétante. Surtout lorsqu’il s’agit de faire ressortir les plus bas instincts…
Car visiblement, le docteur Pretorius avait des préférence sexuelles assez particulières… et qui semblent contagieuses, une fois la fameuse glande correctement stimulée ! Est-ce un simple prétexte pour insérer quelques scènes racoleuses permettant notamment d’admirer Barbara Crampton en tenue sado-maso ? Probablement pas, car dans ce cas Stuart Gordon serait sans doute allé plus loin et ne serait pas resté aussi "soft"… Plus vraisemblablement, il a cherché à introduire avec le sado-masochisme un élément susceptible de rendre son film un peu plus glauque encore, un peu comme Clive Barker l’avait fait dans Hellraiser.
Malheureusement, sans qu’on sache trop pourquoi, Hellraiser (sorti l’année suivante) et son personnage de Pinhead ont fait un carton et From Beyond est tombé dans l’oubli... Peut être parce que le film de Stuart Gordon était un peu trop extrême, à la différence du film de Clive Barker, dont seule la fin bascule dans l’horreur débridée. Mais avec le recul, on peut se dire qu’Hellraiser ne méritait peut être pas d’avoir 8 suites alors que From beyond n’en a eu aucune !
Pour les fans de Lovecraft et de Re-animator : avez-vous vu le nom sur le T-shirt porté par Jeffrey Combs dans le film ?
Commentaires (fermé)