Dagon

Deux couples d’amis fortunés passent leur vacances sur le yacht de l’un d’entre eux. Mais une tempête soudaine va faire virer les vacances au cauchemar lorsque le bateau va s’échouer à proximité d’un petit village espagnol. Alors qu’Howard reste à bord pour veiller sur Vicki qui est blessée, Paul et Barbara prennent un canot de sauvetage pour aller chercher de l’aide. Ils vont découvrir que les habitants pratiquent le culte du dieu Dagon et que certains d’entre eux n’ont plus grand chose d’humain ...
Ce qu’il y a de bien avec Stuart Gordon, c’est qu’on ne perd jamais une seconde pour entrer de plein pied dans l’histoire... et dans l’horreur. A peine est-on entré dans ce petit village espagnol qu’on se rend très vite compte que quelque chose ne tourne pas rond. Le prêtre a les doigts palmés, l’hôtel est laissé à l’abandon, les habitants semblent tous plus ou moins handicapés, se déplaçant bizarrement, certains cachant leur visage. Glauque, très glauque... Et on ne tarde d’ailleurs pas à apprendre qu’ils pratiquent des sacrifices humains particulièrement macabres !
Voilà donc ce qui arrive lorsque des pêcheurs, frappés par une pénurie de poissons, renient Dieu pour lui préférer Dagon... Certes, ce dernier va leur apporter la richesse, mais il va aussi les transformer en créatures dont le destin semble être de le rejoindre au fond des mers. C’est ce que Paul va découvrir lorsqu’il rencontre Ezequiel, le dernier véritable être humain du village, qui va lui raconter son histoire. Avec l’aide du vieil homme, il va tenter de sauver sa fiancée Barbara...
Tourné en Espagne (sans doute pour des raisons budgétaires) avec des acteurs espagnols inconnus du grand public (à part peut être Francisco Rabal, mort peu de temps après le tournage), Dagon surprend par ses décors superbes, son solide scénario (inspiré de deux nouvelles de Lovecraft, Dagon et surtout Le Cauchemar d’Innsmouth), ses effets spéciaux réussis et ses acteurs excellents. Ezra Godden rappellera immanquablement aux amateurs d’horreur deux des plus célèbres spécialistes du genre que sont Bruce Campbell et Jeffrey Combs (acteur fétiche de Stuart Gordon) dans sa façon de jouer l’horreur et le pétage de plomb ! Quant à Raquel Meroño et Macarena Gomez, elles sont respectivement particulièrement sexy et inquiétante !
Il n’y a aucun temps mort dans le film, qui est en fait une sorte de course poursuite entre paul et les villageois, le héros ne cessant de se faire capturer puis de s’évader ! Au fur et à mesure de ses escapades toutefois, le scénario progresse et se dirige tout droit vers une fin qui semble inéluctablement dramatique, mais qui parvient néanmoins à surprendre. On apercevra même Dagon lui-même (un des fameux "Grands Anciens" imaginés par Lovecraft)... et on ne sera pas déçu !
On a beau chercher, on ne trouve décidément aucune faute de goût dans cet excellent film fantastique / horreur, qui a d’ailleurs reçu plusieurs nominations prestigieuses. Et on se dit qu’il est véritablement étonnant et regrettable qu’il ne soit pas davantage connu, alors qu’il devrait faire partie de la liste des "incontournables" pour la vidéothèque de tout amateur d’horreur qui se respecte !
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