Anaconda, Le Prédateur
Partis en amazonie à la recherche d’une tribu oubliée pour réaliser un documentaire, une petite équipe de tournage embarque avec elle Paul Sarone,un chasseur de serpents. Rapidement, une série d’incidents va, comme par hasard, les amener à prendre un bras du fleuve infesté d’anacondas. Et en dressant les membres de l’équipe les uns contre les autres, Sarone va prendre le contrôle de leur embarcation, prêt à tout pour capturer vivant un anaconda géant...
Anaconda a été à la fois nominé aux Saturn Awards et aux Razzie Awards (l’équivalent des "Gérard" français) et cela illustre bien la dualité de ce film, qui peut frôler le ridicule et faire rire par certains aspects, mais qui peut aussi séduire et divertir.
Quand on connaît un peu les serpents, on se rend en effet très vite compte que les scénaristes ont mis de côté, volontairement ou pas, tout réalisme et toute crédibilité scientifique ! Comme nous le rappelle Wikipédia, un anaconda est en effet un serpent aquatique (même s’il peut lui arriver de faire de brèves incursions sur terre ou dans des branches d’arbre) plutôt lent et met un certain temps à digérer ses proies (plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour les plus grosses). Rien à voir, donc avec la terreur présentée par le film, capable de réaliser des bonds fulgurants et d’enfourner victime après victime...
Outre le réalisme, il faut aussi savoir passer outre la prestation de Jon Voight (pourtant habituellement un bon acteur) qui semble avoir reçu la consigne d’en faire des tonnes... et l’applique à la lettre, surjouant et devenant une véritable caricature d’aventurier dur à cuire, manipulateur et particulièrement antipathique (finalement davantage que l’anaconda lui-même).
Heureusement, les autres acteurs sont bien meilleurs, qu’il s’agisse de Jennifer Lopez, d’Ice Cube (qu’on reverra ensuite dans Ghosts Of Mars), de Eric Stolz (La Mouche 2, Fluke, La Prophétie), d’Owen Wilson (Armageddon, Hantise, La Nuit Au Musée) ou même de Danny Trejo, l’acteur fétiche de Robert Rodriguez, qui ne fait hélas qu’une courte apparition (alors qu’il aurait sans doute été un meilleur Sarone que John Voight)... ce qui fait tout de même un bien beau casting pour un film d’horreur signé d’un réalisateur péruvien presque inconnu !
L’autre bonne surprise du film, ce sont ses décors (une partie a été tournée au Brésil et cela se voit) et ses effets spéciaux, certes parfois fantaisistes (l’image montrant l’empreinte du corps humain à l’intérieur de l’anaconda) mais surprenants, impressionnants et donc efficaces. Il faut dire que le budget du film s’est tout de même élevé à 45 millions de dollars, ce qui est beaucoup pour une production de ce genre, mais ce qui explique aussi que l’anaconda du film soit aussi "réel" que les dinosaures de Jurassic Park !
En 1997, ces effets spéciaux étaient presque "trop" pour l’époque, d’où des critiques souvent très sévères à son égard. Mais 15 ans plus tard, on en a vu d’autres... de même qu’on a vu de bien plus mauvais films avec de bien plus mauvais efets spéciaux, en dépit des progrès techniques. Du coup, on se dit qu’Anaconda, en dépit de ses défauts, mérite peut être d’être redécouvert...
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