Chronicle

Andrew, Matt et Steve sont trois ados ordinaires... jusqu’au jour où ils entrent en contact avec une substance mystérieuse, sans doute d’origine extra-terrestre. Peu de temps après, ils se rendent compte qu’ils développent d’étonnants pouvoirs, dont ils vont explorer les limites. Mais Andrew, qui a décidé de tout filmer, est instable ey tourmenté par le chômage et l’alcoolisme de son père, ainsi que par la maladie incurable de sa mère. Ses tendances à la colère et à la violence vont s’avérer de plus en plus dangereuses et menaçantes pour ses proches, d’autant que c’est lui qui dispose des pouvoirs les plus puissants...
Il y avait les super-héros costumés et masqués, façon DC et Marvel, il y a les super-héros amusants ou ridicules (comme ceux des parodies du genre Super ou Kick Ass)... voilà maintenant les super-héros réalistes, ceux qui s’habillent comme vous et moi et que rien ne prédestinait à posséder des pouvoirs particuliers. Dans un genre approchant, on ne voit guère que la série Heroes... Mais Chronicle va beaucoup plus loin dans le réalisme et surtout, ses personnages sont beaucoup plus "super" que "héros" !
"Un grands pouvoir implique de grandes responsabilités", disait Peter Parker dans Spider Man. Ce n’est pas du tout l’avis de ces trois ados qui vont utiliser les leurs principalement pour s’amuser et briller devant les filles, avant que l’un deux n’en meure accidentellement et qu’un autre se mette à dérailler...
C’est sans doute une vision plus réaliste de ce qui pourrait se produire si des ados acquéraient de tels pouvoirs... et ce réalisme est accru par les techniques utilisées, qu’il s’agisse du procédé désormais bien connu du "vrai-faux documentaire" tourné avec une caméra par un amateur , ou des effets spéciaux pour lesquels le réalisateur a souhaité limiter autant que possible le recours au numérique.
Ce réalisme renforce la caractère dramatique du scénario du film. Car il n’y pas dans Chronicle de "méchant" à combattre, d’héroine à sauver ou de menace à conjurer. Le seul danger qui menace les trois adolescents, c’est l’utilisation qu’il vont faire de leurs pouvoirs... en particulier Andrew, dont les pouvoirs vont lui faire perdre va peu à peu tout contact avec la réalité.
Le résultat est surprenant, d’autant que les vingt premières minutes du film sont assez quelconques et pourraient laisser penser qu’on a affaire à un vulgaire teen movie, voire à une escroquerie du genre Blair Witch ou Paranormal Activity. Mais la suite est impressionnante, avec des scènes qui n’ont rien à envier aux blockbusters les plus spectaculaires et un déchaînement de violence à la fin du film qu’on n’aurait pas imaginé... Le tout réalisé de manière assez subtile pour nous faire oublier les images en "vue subjective" au profit d’une réalisation plus classique, sans (ou presque) qu’on s’en aperçoive.
Contre toute attente, Chronicle est donc un film des plus sérieux, auquels certains ont même attribué un message subliminal, les super-pouvoirs pouvant être considérés comme une allégorie de la drogue. (même si ce n’est pas flagrant, c’est une interprétation possible). Mais quoi qu’il en soit, Chronicle a été un succès en salle et pour un premier film, c’est donc un coup de maître pour Josh Trank, qui devrait probablement réaliser une suite... ainsi que le reboot des Quatre Fantastiques !
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