Dracula 2001 (Dracula 2000)
Matthew Van Helsing, le descendant d’Abraham Van Helsing, est un riche collectionneur d’antiquités, âgé et atteint d’une étrange maladie. Une de ses chambres fortes, particulièrement bien cachée et hyper-sécurisée, intrigue son assistante, Solina. Persuadée que son patron y a caché des trésors d’une valeur inestimable, elle organise une tentative de cambriolage avec un commando de spécialistes. Ceux-ci parviennent à s’introduire dans la place, mais découvrent un étrange cercueil, qu’ils parviennent finalement à ouvrir... et libèrent Dracula, qui y était emprisonné depuis plus d’un siècle. Van Helsing et son jeune protégé Simon Sheppard vont devoir tenter de le retrouver avant qu’il fasse trop de victimes et étende son influence. Pour cela, ils vont avoir besoin de l’aide de Mary Heller, une jeune femme qui souffre depuis son enfance de cauchemars récurrents sur les vampires et semble inexplicablement liée à Dracula...
On ne va pas se mentir, ce Dracula n’a pas grand chose à voir avec le roman de Bram Stoker, ni avec son adaptation cinématographique signée Francis Ford Coppola (pour ne citer que celle là). Mais il n’est pas pour autant à jeter.
Avec un budget proche de 30 millions de dollars, les producteurs (dont Wes Craven et les frères Weinstein), se sont donnés les moyens de réaliser un film solide, plutôt efficace et dont le scénario parvient par moments à surprendre plutôt agréablement. Patrick Lussier (réalisateur canadien assez bon spécialiste du genre, pour avoir été monteur sur de nombreux films d’horreur) fait appel à Marco Beltrami pour la musique ( il est à cette époque une des stars montantes dans son domaine) et réunit un casting d’acteurs qui, sans être des stars, contribuent à donner au film une certaine crédibilité.
Dans le rôle très classique du prince des vampires, séducteur, pervers et impitoyable, Gerard Butler (encore débutant à cette époque là, après seulement quelques rôles) s’avère plutôt convaincant, de même que Johnny Lee Miller (Byzantium, Dark Shadows, Aeon Flux) et Justine Waddell dans les rôles respectif de Simon et Mary... tout comme Christopher Plummer, toujours irréprochable !
Quant au scénario, il est plutôt malin, à défaut d’être totalement crédible et réserve quelques trouvailles et quelques bonnes surprises. Tant pis pour les spoilers (15 ans après, il y a prescription !) mais l’idée que Van Helsing ait pu survivre plus d’un siècle grâce au sang de Dracula collecté (et "filtré") par des sangsues dans son cercueil, il fallait la trouver ! Quant à l’origine de ce Dracula étrangement plus sensible à l’argent qu’aux symboles religieux, elle a le mérite d’être originale (même si les plus malins des amateurs de fantastique auront sans doute deviné avant la révélation finale quelle est la véritable identité du prince des vampires). Mais tout cela se tient et explique notamment la "connexion" entre Dracula et Mary (en réalité la fille de Van Helsing, qui a donc en elle, indirectement, du sang du vampire) ... et tout cela est plutôt habilement amené, avec juste ce qu’il faut de flash-backs et scènes d’action plutôt musclées et sanglantes, comme il se doit.
Dracula 2001 (dont le titre original est Dracula 2000 mais qui n’est sorti en France qu’un peu plus tard...) n’a certes pas révolutionné le film de vampires, mais il a quand même eu droit à deux suites (sorties directement en vidéo) et à une nomination au Saturn Awards par l’Académie des Films de Science Fiction, Fantastique et Horreur (battu par Destination Finale). Et c’est plutôt mérité.