Short Circuit
John Badham est une sorte de magicien, capable de réussir des films aussi différents que Dracula (1979), La fièvre du Samedi Soir, Tonnerre de Feu, Wargames, Drop Zone, La Manière Forte ou ... Short Circuit ! Et pour une raison qui m’échappe, il reste assez peu connu du grand public ... alors qu’à peu de choses près, chacun de ces films pourrait aujourd’hui être considéré comme un classique !
Short Circuit est très nettement inspiré de E.T. mais est davantage tourné vers la comédie. C’est peut être la raison pour laquelle le film n’a eu qu’un impact assez limité à sa sortie en France, même s’il y a eu un numéro 2 (du fait de son succès aux Etats Unis).
Comme dans E.T. et bon nombre de productions de l’époque, les "méchants" sont les militaires et le fameux complexe militaro-industriel, comme on disait alors ...
Numéro 5 (qui se rebaptisera par la suite Johnny 5) est un robot conçu pour le combat, de la série S.A.I.N.T. : Système Artificiel Intelligent Nucléaire de Transport (du moins selon la traduction française). Mais, tel l’ordinateur d’Electric Dreams, il va prendre un court-jus (d’où le titre le du film), en l’occurence la foudre, et son programme va s’en trouver modifié ... Il est désormais doué de conscience, et va échapper à ses créateurs. Mais l’armée, évidemment, va tout faire pour le retrouver et découvrir la cause de ce "dysfonctionnement". Mais, comme le dit Johnny 5 lui-même, la vie n’est pas un mauvais fonctionnement ...
Ce n’est évidemment pas un film à prendre au sérieux, et moins encore que son modèle E.T. dont il s’inspire librement, le robot remplaçant l’extra-terrestre. Mis ce robot là est beaucoup plus drôle et finalement plus sympathique de l’extra-terrestre de Spielberg ! Animé d’une folle curiosité, et d’un goût (certes douteux) pour les vieilles émission de télévision et les vieux films, il ne lui manque que la parole pour devenir quasi-humain... ce qui ne tarde pas à venir. Son apprentissage de la vie sera l’occasion de scènes souvent drôles, comme celle où il apprend à danser, sur une musique de La Fièvre du Samedi Soir (More Than a Woman) ... de John Badham également ! Il ne restera plus à Johnny 5 qu’à acquérir le sens de l’humour pour devenir quasi-humain. Parviendra-t-il à relever cet ultime défi ?
Le véritable héros de ce film étant le robot lui-même, remarquablement animé, avec un "visage" particulièrement expressif (on n’a toujours pas fait mieux), les seconds rôles sont les humains ... Steve Guttenberg, d’abord vu dans Ces Garçons Qui Venaient du Brésil (adaptation inquiétante du roman inquiétant d’Ira Levin) puis héros de Cocoon 1 et 2, est aussi tristement célèbre pour ses participations à la série des Police Academy. Quant à qu’Ally Sheedy, on l’avait déjà vue dans Wargames (du même réalisateur) et on la reverra ensuite dans Max, le Meilleur Ami de l’Homme, un film sur un chien génétiquement modifié bien plus terrifiant que le Cujo de Stephen King...
Ce film, plein de bons sentiments, d’action et d’un humour bon enfant, est un bon spectacle pour de jeunes enfants. En tant qu’adulte, si vous n’êtes pas allergique à l’ambiance très "années 80" du film, vous pouvez également tenter votre chance. Et si vous êtes vraiment un fan de SF, vous n’avez carrément pas le droit de passer à côté de robot, le plus sympa depuis le Robbie de Planète Interdite, et vingt ans avant l’Homme Bicentenaire et I, Robot !