L’Homme Bicentenaire (Bicentennial Man)
Préparez vos mouchoirs ... Vous ne trouverez dans l’Homme Bicentenaire aucune scène d’action, uniquement des bons sentiments, beaucoup de bons sentiments. Le film est donc très différent de I, Robot même si les deux sont inspirés du cycle des robots d’Asimov, et même si les deux sont des produits parfaitement "hollywoodiens". Pour être précis, l’Homme Bicentenaire n’est pas inspiré de la nouvelle éponyme d’Asimov publiée en 1976, mais du roman Tout Sauf un Homme (The Positronic Man) co-écrit avec Robert Silverberg en 1993, roman qui constituait lui-même un développement de la nouvelle de 1976.
L’Homme Bicentenaire, c’est un peu un raccourci, un résumé de l’histoire des robots selon Asimov... ou du moins de leurs débuts, car sa vision s’étalait sur plusieurs millénaires, alors que le roman comme le film se limitent à deux siècles.
Tout commence avec la livraison chez la famille Martin (dont le père est l’excellent Sam Neill) d’un robot de type NDR, qui sera ensuite surnommé Andrew.
Mais Andrew a un "défaut de fabrication" ... il se met à tailler le bois et fabrique un pendentif qu’il offre à une des filles de la famille, qu’il appelle la "petite mademoiselle". Bien évidemment, les robots ne sont pas programmés pour créer des oeuvres d’art, mais cela convient parfaitement à la famille Martin, qui décide de la garder tel qu’il est, sans le faire "réparer".
Le temps passe ... Les membres de la famille Martin vieillissent. Certains disparaissent. Et Andrew continue de créer, d’apprendre et d’évoluer. Les robots eux aussi évoluent, et la famille Martin veille à ce qu’Andrew reste à la pointe du progrès... à l’exception de son cerveau positronique unique. C’est ainsi qu’Andrew acquiert finalement une apparence humaine... mais cela ne lui suffit pas. Conscient d’éprouver les mêmes sentiments et les mêmes émotions que les humains, conscient de posséder les mêmes capacités créatrices, Andrew veut être reconnu comme un être humain, et non plus comme un robot. C’est le début d’un long, très long combat. Avec au bout de la lutte un prix à payer ...
Voilà donc un film de Science Fiction qui, sans nous offrir la moindre scène daction et sans effets spéciaux spectaculaires, parvient à nous divertir, à nous passionner et à nous émouvoir. C’est suffisamment rare pour être signalé !
De ce point de vue là, il est parfaitement dans l’esprit de l’oeuvre d’Asimov, pour qui "la violence est le dernier refuge de l’incompétence", et qui a toujours privilégié dans ses romans l’"intelligence plutôt que l’action. Il pose également certaines questions, abordant avec subtilité des thèmes tels que le racisme ou le sens de la vie.
Il faut également souligner la performance de Robin Williams. Lui qui est capable parfois d’une exubérance à la limite du cabotinage, dévoile dans ce film un jeu tout en finesse et en retenue... et donne vraiment vie à ce robot au look de boîte de conserve (du moins au début du film).
En résumé, Chris Columbus nous surprend agréablement avec cette production Disney (!) qui est une adaptation parfaitement réussie de ce qu’Asimov considérait comme sa meilleure nouvelle (ce qui n’est pas peu dire ...), qui constituait en outre un véritable tournant dans l’histoire des robots selon Asimov. Mais ça, c’est un autre sujet ...
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