The Mist
Après Les Evadés et La Ligne Verte, Frank Darabont s’impose tout simplement comme le meilleur adaptateur de l’oeuvre de Stephen King ! Pourtant, la liste des concurrents est de qualité, entre Kubrick (Shining), Carpenter (Christine), De Palma (Carrie), Cronenberg (Dead Zone) et bien d’autres ! Mais Darabont semble avoir compris que chez Stephen King, l’horreur ou le fantastique n’est jamais qu’un prétexte... un prétexte pour raconter une aventure humaine avant tout. Ses films ne sont pas les plus terrifiants, mais ils sont sans aucun doute les plus émouvants. Et il a le talent de parfaitement bien doser ses effets, de provoquer l’émotion sans jamais tomber dans le mélodrame. La grande classe !
Pas besoin de chercher très loin l’explication de cette mystérieuse brume dans laquelle se dissimulent d’horribles monstres : c’est encore le résultat d’une expérience ratée (ou trop bien réussie ...) de l’armée américaine !
Mais peu importe, ce n’est pas la partie la plus intéressante du scénario. Là ou ça se corse, c’est lorsque tout le monde se retrouve coincé dans le supermarché du coin. L’artiste David Drayton et son voisin, qui se détestent cordialement. Jim Grondin, un mécanicien qui n’aime pas beaucoup les artistes ...Private Jessup, un soldat en permission, qui travaillait sur la base où étaient menées les expériences ... Mrs Carmody, une catholique fondamentaliste (intégriste ou fanatique, diraient certains), qui n’attendait qu’une bonne occasion pour se mettre à prêcher la bonne parole... la jeune institutrice de Billy, le fils de David Drayton (qui est avec lui dans le supermarché)...
Tout est donc prêt pour la mise en place du drame final. Les monstres font leurs premières apparitions et leurs premières victimes. La tension monte. Entre David et son voisin, entre David et Jim Grondin. Et pendant que les hommes s’affrontent, la peur de l’inconnu et de la mort rallient de plus en plus de fidèles à Mrs Carmody, dont l’influence semble grandir en même temps que sa folie.
On le sait, Stephen King n’a pas son pareil pour distiller la terreur dans les lieux les plus ordinaires et les gens les plus banals (impression renforcée par un casting sans aucune star), et c’est à nouveau le cas dans The Mist. Peu à peu, inexorablement, la situation empire : l’horreur s’installe à la fois autour du supermarché et à l’intérieur du supermarché ! Car Mrs Carmody n’hésitera pas à aller jusqu’au sacrifice humain, aidée par ses fidèles en transe ! Heureusement, Stephen King n’est jamais tendre avec ce genre de personnage (on se souvient par exemple de la mère de Carrie) ...
Une fois débarrassés de Mrs Carmody, on se dit alors que les héros vont s’en sortir, qu’il reste un espoir. Tss tss ... Pas cette fois. La nouvelle de Stephen King ne finissait pas réellement bien, mais se terminait sur une note d’espoir. Frank Darabont est allé beaucoup plus loin, avec une fin qui fait de ses héros de simples victimes collatérales d’un conflit qui les dépassait. Leur mort est absurde, comme elle l’est souvent en temps de guerre. Personne ou presque ne s’en rendre compte, ne se souviendra d’eux...
Et l’horreur, dans tout ça ? Elle est parfaitement rendue par Frank Darabont qui alterne les gros plans détaillés sur certains monstres et des plans qui laissent davantage de place à l’imagination. On passe de l’insecte à la créature gigantesque, du monstre à l’aspect préhistorique à des êtres ne resemblant à rien, si ce n’est peut être à ce que Lovecraft appelait les Grands Anciens...
Vous l’aurez compris, The Mist sort à tous niveaux de l’ordinaire, et mérite très largement de faire partie du Best of de votre vidéothèque !
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