La Ligne Verte ( The Green Mile )
N-ième adaptation d’une oeuvre de Stephen King (en l’occurence un roman-feuilleton !), La Ligne Verte est un nouveau chef d’oeuvre. Ca en deviendrait presque agaçant ... Mais amateurs d’horreur et d’action s’abstenir : on est ici dans le registre du sordide et du merveilleux, du mélodrame au bon sens du terme... le fantastique est certes en toile de fond, mais l’essentiel du film est ailleurs.
Qu’il s’agisse du roman ou du film, La Ligne Verte est avant tout une oeuvre qui nous montre le quotidien des condamnés à mort dans une prison des Etats Unis. Il ne s’agit pas d’un réquisitoire contre la peine de mort ... ce n’est pas le genre de Stephen King ... juste une histoire, dont chacun tirera librement les conclusions.
Plus le temps passe et plus Stephen King semble s’éloigner du fantastique "classique". Finis les films de maisons hantées, de loups-garous, de vampires ... on se concentre désormais sur l’essentiel : des gens normaux et simples, parfois confrontés à des situations extraordinaires.
Dans La Ligne Verte, ces gens ordinaires sont des gardiens de prison. Pas n’importe lesquels puisqu’il sont censés "accompagner" les prisonniers du fameux couloir de la mort dans leur dernier voyage. Un sale boulot, que certains accomplissent avec dignité et honneur... alors que d’autres semblent y prendre un plaisir sadique.
Et dans cette amérique d’il ya quelques dizaines d’années, sur fond de racisme ambiant, le colosse noir John Caffey (interprété par l’étonnant et imposant Michael Clarke Duncan), simple d’esprit accusé du meurtre de deux fillettes, n’avait aucune chance.
Mais John Caffey a un un don extraordinaire qui va bouleverser la vie de tous ces gens ordinaires qui l’entourent ... même dans le couloir de la mort.
Autant vous le dire tout de suite, vous n’aurez pas peur pendant ce film. Mais un bon conseil : préparez vos mouchoirs ! Car loin de donner des leçons, loin de faire dans le manichéisme, Stephen King nous montre que dans ce couloir de la mort, d’un côté des barreaux ou de l’autre, il y a simplement ... des hommes, avec leurs qualités et leurs défauts, leur passé et un avenir, leurs faiblesses et leurs talents ... un talent un peu spécial toutefois pour ce qui concerne John Caffey !
C’est du très grand Stephen King. C’est aussi du très grand Frank Darabont, celui qui avait si bien réussi l’adaptation de "The Shawshank Redemption" du même auteur ... stupidement traduit en français par "Les Evadés", un autre chef d’oeuvre du cinéma carcéral (et si je dis "stupidement, c’est parce qu’il y a une raison) ... mais c’est une autre histoire.
Quant au casting ... Tom Hanks est parfait, comme d’habitude. David Morse démontre une fois de plus qu’il est un des meilleurs seconds rôles d’Hollywood... sans parler de Gary Sinise et du colosse qui interprète John Caffey, très justement nominé pour l’Oscar du meilleur second rôle à cette occasion.
En résumé ... si vous voulez convaincre en douceur votre conjoint qu’un film fantastique signé Stephen King peut être intéressant, alors La Ligne Verte est le DVD idéal à lui montrer !
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