Pluto Nash (The Adventures of Pluto Nash)
Pourquoi faire de Pluto Nash, à partir d’un scénario extrêmement banal (le propriétaire d’un bar résiste à un mafieux qui veut en prendre possession), une comédie de SF ? Pour le plaisir de dépenser quelques millions de dollars en effets spéciaux ? Parce que la SF a le vent en poupe ? Mystère... Pour autant, tout n’est pas à jeter dans Pluto Nash qui a été, comme la plupart des films avec Eddie Murphy, massacré par la critique.
Il faudra un jour qu’on m’explique pourquoi Eddie Murphy est systématiquement la cible des critiques, inlassablement depuis une bonne vingtaine d’années...
OK, le curseur de son humour semble désespérément bloqué sur les années 80. OK, il a tendance à en faire trop, voire beaucoup trop... Et OK, il a une facheuse tendance à appliquer des "recettes", telles que la multiplication des personnages dans un même films, qui n’amusent sans doute que lui.
Mais quand même... des acteurs qui n’évoluent ni dans leur jeu ni dans le choix de leurs films, on en connaît d’autres !
S’agissant de Pluto Nash, il y a du pour et du contre et le tableau est loin d’être aussi noir que les nombreuses nominations aux Razzie Awards pourraient laisser supposer.
Contre :
Pourquoi avoir situé l’action du film dans l’avenir et sur la Lune, si ce n’est pour cacher la pauvreté du scénario ? C’est vrai que les scénaristes ne se sont pas foulés... C’est du décongelé et réchauffé de longue date, sans originalité et sans surprise !
La fin est totalement ridicule et semble n’être qu’un prétexte pour montrer à l’écran deux Eddie Murphy... toucherait-il un cachet double, dans ces cas là ? Ca expliquerait bien des choses !
Les scènes d’action sont pitoyables... ça tire (mal) de tous côtés et on n’y croit pas une seule seconde.
Pour :
Le film est réalisé par Ron Underwood, auquel on doit notamment le génial Tremors ainsi que Drôles de Fantômes.
Pour une fois, Eddie Murphy ne surjoue pas, ne fait pas le cabot. Il évolue ici dans un registre qui rappelle celui du Flic de Los Angeles, qui reste un de ses meilleurs films.
Il est, pour une fois, très bien entouré. On notera les apparitions de :
Burt Young ( le pote de Rocky Balboa et le frère de la fameuse Adrienne...)
John Cleese (ex- Monthy Python) dans le rôle d’un chauffeur virtuel très british
Pam Grier (La Foire des Ténébres, Los Angeles 2013, Mars Attacks, Ghosts of Mars) qui campe une mère plutôt trash
Randy Quaid, l’androïde garde du corps de Pluto Nash (et qui sauva l’humanité dans Independence Day ... oui, le vieux pilote alcoolo qui se sacrifie, c’était lui), dont les mimiques et les postures hilarantes volent la vedette à Eddie Murphy lui-même ! En fait, le comique du film repose entièrement sur ses épaules.
Certains gags font mouche ... sous réserve d’être bon public ! Moi, j’ai bien aimé la soubrette qui fait" oups" et le chihuahua cryogénisé... ainsi que la plupart des apparitions de Randy Quaid, vraiment surprenant dans ce film.
Les effets spéciaux, curieusement, sont réussis et la colonie humaine sur la Lune (qui rappelle un peu celle sur Mars dans Total Recall) est presque crédible.
Au final... Eddie Murphy aura une nouvelle fois participé à un film qui ne restera pas dans l’histoire du cinéma, c’est vrai. Même dans le genre très restreint de la comédie de SF, Pluto Nash n’est pas ce qui se fait de mieux, c’est vrai aussi. Mais quand même ... il y a de pire façons de passer 1h30 devant un écran de télévision !
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